En quinze jours, deux accusés de la Cour pénale internationale (CPI) se sont rebellés contre des mesures de restriction imposées par les juges. Le milicien congolais, Bosco Ntaganda, a fait une grève de la faim tandis que l'Ougandais Dominic Ongwen a tenté de se suicider. Les deux hommes se plaignaient de ne pas voir leur famille, et de subir un traitement discriminatoire par rapport aux quatre autres détenus de la Cour.
En arrivant à La Haye en janvier 2015, Dominic Ongwen était le plus heureux des détenus. Ex-commandant dans l'Armée de Résistance du Seigneur (ARS), cette rébellion du nord de l'Ouganda dans laquelle il a été enrôlé de force à l'âge de 14 ans, il était gratifié d'un costume flambant neuf, et « se gavait de miel au petit-déjeuner ». L'homme, qui avait longtemps émargé au sein de la sanguinaire milice, trouvait bien civil cet accueil à la Cour, jusqu'à ce qu'il comprenne le poids des charges de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, traduites pour lui en Acholli, sa langue maternelle.
...