Il est des moments qui marquent la vie d'une nation. Celui que nous vivons en ce moment en est un. Tout comme le six août 1960, veille de l'accession de notre pays à l'indépendance, nous nous apprêtons à entrer dans une ère nouvelle, celle de la Troisième République.
Mais si nous sommes allés à l'indépendance, un peu dans l'inconnu, cette fois-ci, nous entrons dans la Troisième République nourris de l'expérience de plus d'un demi-siècle de vie commune, de gestion administrative et politique, bref, de vie de citoyens d'un pays moderne. Nous avons eu le temps en effet, de pratiquer et d'examiner le fonctionnement de nos institutions. Nous connaissons nos succès mais aussi nos faiblesses. Nous avons pu interroger nos sachants et singulièrement nos élus, notamment nos parlementaires, et nous avons pu ainsi dégager ce qui est bon pour le peuple ivoirien afin de lui proposer une constitution qui rallie la grande majorité des concitoyens. Je me réjouis de certaines dispositions, contenues dans le préambule de cette constitution, dispositions qui vont écarter de notre pays, la tentation du raccourci que certains prennent pour accéder ou se maintenir au pouvoir, par des voies violentes et non démocratiques.
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