Afrique de l'Ouest: Vers un renforcement de la coopération scientifique entre les Etats de la Commission sous-régionale des pêches

19 Décembre 2016

Renforcer la coopération scientifique entre les Etats membres de la Commission Sous-Régionale des pêches (Csrp). C'est l'une des grandes résolutions ayant sanctionné la 3e Conférence Internationale «Approche écosystémique de la gestion des pêches et de l'environnement marin dans les eaux ouest-africaines » (Icawa) qui s'est tenue du 13 au 15 décembre à Dakar. Les objectifs principaux sont de mesurer l'impact des changements climatiques sur les ressources halieutiques mais aussi mieux contrer la pêche illicite, non déclarée et réglementée (Inn).

La Commission sous-régionale des pêches (Csrp) est appelée à travailler pour le renforcement de la coopération scientifique entre ses différents Etats membres. Cette recommandation émane des grandes résolutions qui ont sanctionné la 3ème Conférence Internationale «Approche écosystémique de la gestion des pêches et de l'environnement marin dans les eaux ouest-africaines ». Elle va dans le sens de la recherche de solution contre  les changements climatiques qui ont des effets très négatifs sur les ressources halieutiques et maritimes.

Cette suggestion a été faite lors du point de presse tenu au terme d'une rencontre internationale tenue du 13 au 15 décembre à Dakar et organisée par la Csrp, en partenariat avec l'Institut de recherche pour le développement (IRD, France). Un conclave au terme duquel

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Le Chef du département suivi, contrôle, surveillance et aménagement des pêches de la Csrp M. Babacar Ba, confie que, dans la même veine, il a été recommandé le renforcement du dispositif juridique pour encadrer les activités scientifiques au niveau des pays de la Commission sous-régionale des pêches.

« A l'échelle de la Commission sous-régionale dont la mission première est la coopération halieutique entre 7 Etats membres, il était bon d'avoir des réflexions scientifiques sur les impacts des changements climatiques sur la ressource ».

La ressource constitue un apport pas négligeable dans la sécurité alimentaire des populations. M. Ba de rappeler les missions assignées à la CSRP par la conférence des ministres et qui portent sur ces genres de réflexion pour permettre à la prise de décisions politiques sur la gestion durable des ressources halieutiques de la sous-région.

Des résultats encourageants dans la lutte contre la pêche INN

La 3ème Conférence Internationale ICAWA 2016 (importance de la pêche, des écosystèmes marins, et des littoraux ouest-africains dans le contexte du changement climatique ; la lutte contre l'érosion côtière ; lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN), a également le point d'aborder tous ces problématiques.

Sur la lancinante question de la pêche INN, les pays participants recommandent une réflexion sur la possibilité d'intégration des systèmes de suivi automatique des navires au niveau de la sous-région afin de faciliter les activités opérationnelles.

Les résultats présentés par les spécialistes sont jugés encourageants. A en croire M. Ba de la Csrp, la dernière opération a permis l'arraisonnement de deux bateaux dans les zones de Guinée et de Guinée Bissau. Des actions qui témoigne de l'intransigeance des pays de la commission sous régionale malgré les moyens limités de contrôle. D'après M. Ba, « la Commission travaille en sens pour permettre aux autorités de ce pays de pouvoir faire exécuter la sanction infligée à ce navire ».

C'est de là que le Dr Patrice Brehmer, coordonateur du projet AWA (Approche écosystémique de la gestion des pêches et de l'environnement marin dans les eaux ouest-africaines) au niveau sous-régional a souligné l'importance dudit projet qui est de travailler à une meilleure compréhension du système pêche avec une approche sous-régionale ou écho systémique des pêches. D'après lui, en plus des aspects halieutiques, AWA a travaillé sur l'aménagement et la gestion de l'environnement marin dans un sens plus large.

M. Brehmer avise que pour mesurer l'impact des changements climatiques sur l'environnement marin, le projet AWA a développé des modèles avec des étudiants sénégalais, ainsi que de nouvelles approches.

Selon lui, il a été aussi question de travailler à lever les verrous du développement de l'aquaculture et relatif à la production d'alvins et la mise à disposition d'aliments à base de produits endémiques pour les poissons et qui soit à des coûts accessibles.

Avant de lancer : « Le Sénégal est un fer de lance dans la lutte contre la pêche illicite car il dispose de moyens navigants pour intercepter les navires contrevenants mais aussi du fait d'un avion de surveillance qui permet de dénicher les faussaires ».

L'avenir promoteur du programme régional Go-WAMER

L'un des points culminants de ces assises de Dakar a été le Programme régional Go-WAMER (Gouvernance de la ressource marine et côtière en Afrique de l'Ouest) cofinancé par l'Union Européenne et le PNUD, partenaire de cette 3e Conférence ICAWA. Il a été procédé à la remise du ''Prix de la conservation GoWamer 2016'' qui récompense les meilleures initiatives de la sous-région en matière de conservation des ressources marines et côtières, de sécurité alimentaire et/ou de réduction de la pauvreté.

Une politique qui, selon M. Arnaud Comolet, Coordonnateur Projet GoWAMER, permet au Pnud de contribuer à encourager des initiatives sur le renforcement de capacité sur la gestion des ressources naturelles et sur les nouvelles activités qui permettent de lutter contre la pauvreté. Et de préciser que GoAMER 'est un programme financé à hauteur de 10 millions d'euros par l'Union européenne et exécuté par le Pnud. Débuté en 2012, le programme se termine en fin 2017. Devant cet état de fait, M. Comolet pense qu'il n'est pas dans l'intention de l'Union européenne de mettre en place un GoWAMER2 mais en revanche, reconnait-il, « le GoWAMER aura initié tout un tas d'actions notamment dans le domaine de la pêche INN qui mériteront d'être prolongées et pérenniser».

En cas de deuxième phase, M. Comolet estime qu'il serait judicieux de mieux prospecter le niveau d'intervention africain.

« En dehors de la région ouest africaine, l'aspect africain n'a pas été suffisamment développé mais sur lequel on va travailler en 2017 pour améliorer la collaboration avec les institutions continentales que sont l'Union Africain et les organisations régionales qui ont un mandat de travailler sur le sujet de la pêche comme la CEDEAO, l'Uemoa… »

En attendant d'y voir plus claire le Dr Patrice Brehmer pense qu'une deuxième phase du projet va peut être mettre un peu plus l'accent sur l'environnement marin notamment sur les questions d'érosion côtière. D'après lui, il ne s'agira plus uniquement de proposer des mesures d'adaptation mais en essayant de comprendre les processus qui régissent certains phénomènes et de proposer les solutions les plus adaptées.

Ce qui, en d'autres termes, voudrait dire que les chercheurs vont aider les décideurs de la sous région de bien comprendre que ce soient pour la surpêche, les changements climatiques, l'érosion côtière, développement de l'aquaculture, la compréhension des aspects plus anthropologiques des populations littorales, quelles sont les processus qui régissent le système pour apporter des propositions les plus adaptées au niveau politique.

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