C'est à croire que le coach sénégalais Aliou Cissé et son joueur Kalidou Koulibaly écoutaient aux portes lorsque, une demi-heure avant eux, le technicien zimbabwéen Pasuwa et son attaquant Malajila faisaient face, hier matin, aux journalistes dans la salle de presse du stade de la Rénovation de Franceville. « Nous sommes le Sénégal », ont dit et répété les premiers comme s'ils répliquaient aux seconds qui ne cessaient de clamer « We are Zimbabwe » (Ndlr : Nous sommes le Zimbabwe). Nationalisme exacerbé ? Peut-être pas, mais bien une forte identification à « une nation » et à un « peuple », autres mots souvent revenus dans le discours des uns et des autres.
Normal donc puisque juste dans la continuité de la remise de drapeau national à ses joueurs, à la veille de grandes compétitions internationales, par un chef d'Etat qui, dans tous les pays du monde, se proclame premier supporter. Avec comme viatique l'exaltation du patriotisme, du sens du devoir voire du sacrifice. Normal également puisque dans la continuité de l'exécution des hymnes nationaux d'avant-match que les joueurs chantent à tue-tête (pour ceux qui en sont capables, en tout cas), parfois les larmes aux yeux. En réalité, les terrains de football, et plus généralement toutes les aires de compétition sportive, sont devenus les nouveaux champs de bataille où les Nations s'affrontent et se battent pour des questions de suprématie. Il y est question de stratégie, d'offensives, d'attaques, de répliques et autres expressions empruntées au langage militaire et guerrier.
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