Le programme commercial progressif du Canada commence en Afrique

Commerce en Afrique
22 Janvier 2017

L'arrivée du Président élu, Donald Trump, a pertubé la stratégie commerciale du gouvernement libéral. Le récent remaniement du Cabinet et le regard maintenant sur les États-Unis, partenaire commercial le plus important du Canada, ont confirmé la nécessité d'un nouveau départ.

La première victime du changement de stratégie est probablement le « programme progressif du commerce » du gouvernement, particulièrement en ce qui concerne les pays en développement. Le nouveau Ministre du commerce, François-Philippe Champagne, considère que l'Afrique est la meilleure raison de maintenir ce programme sur sa liste de priorités.

Le PIB du continent dépasse maintenant la barre des 3 mille milliards de dollars américains. Sa population atteint le milliard et devrait dépasser les deux milliards dans les 30 prochaines années. À ce moment-là, la population de l'Afrique dépassera celles de la Chine et de l'Inde combinées.

La classe moyenne en Afrique représente maintenant près d'un tiers de la population actuelle du continent et elle grandit. Selon un récent rapport McKinsey, la forte consommation des ménages en Afrique et les dépenses des entreprises offriront aux entreprises des opportunités de 5,6 mille milliards de dollars en 2025.

Les pays africains prennent des mesures positives pour un meilleur développement industriel et un changement structurel. Le commerce est essentiel à cet effort. Le commerce intra-africain est déjà nettement plus diversifié que le commerce continental avec le reste du monde, selon des recherches menées par le Centre africain pour la politique commerciale de la Commission économique pour l'Afrique.

La pauvreté reste le principal défi de l'Afrique. L'Objectif du Millénaire pour le développement qui consiste à réduire de moitié la pauvreté a été atteint pour toutes les régions en développement, à l'exception du continent africain. Le Groupe de la Banque mondiale estime que même si la part des Africains vivant dans l'extrême pauvreté a diminué, passant de 57 pour cent en 1990 à 43 pour cent en 2012, le nombre, lui, a augmenté de plus de 100 millions. Le Groupe prévoit également que l'extrême pauvreté se concentrera de plus en plus en Afrique.

L'accent sur les marchés traditionnels de biens et services canadiens n'est pas une stratégie efficace à long terme. La croissance économique dans les pays développés s'est pratiquement stabilisée. Cela semble être la nouvelle routine. L'avenir économique du Canada se trouve dans les pays en développement.

C'est là que se le mandat du Ministre du commerce, M. Champagne et celui de la Ministre du développement international, Marie-Claude Bibeau se rejoignent.

[1] David Luke est le coordinateur du Centre africain pour la politique commerciale, à la Commission économique pour l'Afrique, à Addis-Abeba, en Éthiopie. Phil Rourke est le directeur exécutif du Centre de politique commerciale et de droit de l'Université Carleton et de l'Université d'Ottawa.

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