Guterres félicite la CEDEAO pour son rôle dans la transition pacifique de la Gambie

30 Janvier 2017

Addis-Abeba — Le 28ème Sommet de l'Union africaine a débuté ce lundi, en Éthiopie. Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui y était présent a salué l'unité et le leadership « extraordinaires » de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui a défendu la démocratie en Gambie en évinçant pacifiquement l'ancien Président Yahya Jammeh après des semaines d'impasse politique.

Dans son premier discours au Sommet de l'UA en tant que Secrétaire général de l'ONU, M. Guterres dit que l'unité dont a fait preuve la CEDEAO ainsi que la modération du peuple gambien face à un conflit probable était louable.

« L'union extraordinaire manifestée par la CEDEAO sert même de leçon au monde », déclare-t-il ; reprenant ainsi les déclarations du Président sortant de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma et félicitant également la CEDEAO de « rendre l'Afrique fière ».

« Quand nous assistons à autant de conflits, la seule façon de permettre à la communauté internationale de faire face à ces conflits, la seule façon de permettre à la communauté internationale d'agir résolument, c'est avec l'unité des pays de la région, capables de servir ensemble et dans les mêmes principes universels », fait-il savoir à des chefs d'État et de gouvernement applaudissant.

« Notre monde doit passer de la gestion des crises à la prévention avant toute chose. Trop souvent, le monde réagit trop tard et pas assez. Je me réjouis quant à l'idée d'explorer avec vous comment briser ce cycle ».

M. Jammeh a quitté la Gambie pacifiquement après l'intervention de la CEDEAO suite à son refus de remettre le pouvoir au Président Adama Barrow gagnant lors des élections tenues en décembre 2016.

M. Guterres, s'adressant aux dirigeants de l'Union africaine dit qu'il assiste à leur sommet « pour écouter, apprendre et travailler avec eux vous pour le peuple africain et du monde » ; et identifie plusieurs domaines où l'ONU et l'Afrique pourraient collaborer pour améliorer la vie des gens ordinaires.

Cela veut dire, relever le niveau du partenariat stratégique entre les deux organisations dans la mise en œuvre de l'Agenda 2063 et de l'Agenda 2030 et dans la promotion de la paix et de la sécurité et des droits de l'homme sur le continent.

« Nous nous réjouissons de collaborer avec vous pour renforcer le partenariat de l'ONU avec les huit Communautés économiques régionales de l'Afrique", dit-il. « Elles ont été à l'avant-garde des efforts pour maintenir la paix et la sécurité sur le continent et elles sont les moteurs de la réalisation des Objectifs de développement de l'Afrique ».

« Les Nations Unies intensifieront leur soutien pour promouvoir davantage la bonne gouvernance et renforcer le lien entre la paix, la sécurité et le développement », déclare M. Guterres et ajoute que l'ONU apportera son appui aux efforts de l'Afrique dans son initiative de « Faire taire les armes d'ici 2020 », Voire avant, y compris renforcer le soutien à la structure africaine de paix et de sécurité.

« Il est également très important que nous puissions promouvoir une réflexion et un engagement à long terme pour construire et maintenir la paix après la fin du conflit afin de préserver nos acquis », déclare M. Guterres et ajoute que l'ONU encouragera l'intégration régionale, la Zone de libre-échange continentale alors que le continent poursuit ses efforts dans sa quête de transformation structurelle de son économie.

Le Secrétaire général s'est engagé à travailler avec l'Afrique dans la solidarité et le respect pour faire progresser la paix et la sécurité sur le continent et réaliser la vision de l'Agenda 2063 et sa promesse de bâtir « L'Afrique que nous voulons ».

Il indique qu'il a l'intention de travailler avec l'UA pour présenter un ensemble de propositions concrètes au Conseil de sécurité sur le financement prévisible, fiable et durable des opérations de paix de l'UA.

De son côté, Mme Dlamini-Zuma a conduit les dirigeants rassemblés à honorer la CEDEAO qui a garanti une transition pacifique en Gambie. Le Président libérien Johnson Sirleaf a reçu un cadeau de la part de la CEDEAO auprès de l'UA.

« Vous nous avez rendus fiers en soutenant le peuple gambien et défendant les valeurs de notre Union », déclare Dlamini-Zuma. « Nous remercions tous ceux qui ont participé et sont restés fidèles. Nous sommes particulièrement fiers que cela ait été sous votre gouverne, en tant que première femme élue, présidente. Vous êtes un pionnier et une source d'inspiration pour toutes les femmes et tous les hommes ».

Se référant au thème du Sommet; Dlamini-Zuma indique que l'Afrique compte 200 millions de jeunes hommes et femmes âgés de 15 à 24 ans et qu'en 2025, un quart de la jeunesse mondiale de moins de 25 ans sera africaine.

« Alors que le reste du monde vieillit, l'Afrique restera un continent jeune. C'est l'avantage comparatif que nous avons, qui doit être traduit en dividende démographique », mentionne-t-elle et demande aux dirigeants africains de faciliter la pleine participation des jeunes à la politique et à leurs économies pour garantir l'avenir du continent.

L'UA désignera cette année un Envoyé spécial de l'UA pour la jeunesse afin de mobiliser et défendre les jeunes, au cours de cette année consacrée au thème dudit Sommet.

Elle dit que 2017 a commencé avec de nombreux défis é relever.

« Il est clair que globalement nous entrons dans une période turbulente. Par exemple, le pays même où notre peuple a été pris en esclavage au cours de la traite transatlantique des esclaves a maintenant décidé d'interdire les réfugiés de certains de nos pays. Que faisons-nous à ce sujet ? En effet, c'est l'un des plus grands défis et épreuvres pour notre unité et notre solidarité », indique Dlamini-Zuma.

Le leader de la Palestine, Mahmoud Abbas et le Vice-Président cubain, Salvador Valdès Mesa étaient quelques-uns des invités, présents au Sommet de l'UA.

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