Message du secrétaire exécutif de la Commission Économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) sur la journée internationale des femmes - 8 mars 2017

8 Mars 2017
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Chers collègues de la Famille des Nations Unies,

Aujourd'hui, 8 mars 2017, est célebrée la Journée internationale des femmes à travers le monde. Cette journée consacrée aux femmes nous rappelle le rôle crucial qu'elles jouent dans tous les aspects de nos vies et dans les secteurs de nos économies.

La contribution des femmes à la création de richesses et du développement de l'Afrique se fait dans des conditions difficiles en raison des inégalités et des discriminations dans tous les aspects de la vie, y compris dans le monde du travail. En focalisant le thème de la Journée internationale des femmes 2017 sur «L'autonomisation des femmes dans le monde du travail en évolution, planète 50/50 d'ici 2030 ", notre attention collective est attirée sur la situation des femmes dans le monde du travail aux fins de la comprendre, mais aussi et surtout pour prendre des actions y relatives.

En Afrique, ainsi que dans le reste de la planète, le monde du travail n'est pas toujours agréable pour la moitié des femmes du continent. L'emploi dans tous les secteurs est caractérisé par l'inégalité entre femmes et hommes, y compris l'inégalité salariale pour des emplois similaires ; les femmes gagnent en moyenne entre 50% et 60% du salaire des hommes1. Cette inégalité se caractérise également par des droits, des perspectives et des opportunités inégaux entre les femmes et les hommes, y compris dans l'évolution de leur carrière. Enfin et non des moindres, c'est un monde qui ne reconnaît pas toujours entièrement l'importance du rôle des femmes et de leur contribution aux économies de nos pays, y compris à travers le travail de soins/domestique et le travail non rémunéré. Une telle situation affecte leur confiance, leur estime personnelle et leurs capacités. Le monde du travail en Afrique n'est pas encore favorable à l'émancipation de toutes les femmes de notre continent.

Même si un grand nombre de femmes africaines s'engage de plus en plus dans le monde du travail, le progrès demeure lent, avec seulement 3,2% au cours des dernières décennies2. Ce taux officiel cȃche la participation importante et active des femmes dans les secteurs du travail informel, des travaux domestiques non rémunérés, mettant ainsi en relief la problématique de la définition conventionnelle du travail et partant, la nécessité de re-conceptualiser la notion du travail de manière plus holistique. Cela est urgent dans un monde de travail en pleine mutations, marqué par la mondialisation, le changement climatique, le phénomène migratoire qui peuvent exacerber les conditions déjà difficiles des femmes, mais qui aussi, ouvrent d'importantes opportunités que nous devons exploiter pleinement.

Les Nations Unies en général et la CEA en particulier ont l'obligation unique d'appuyer nos États membres à inverser la tendance actuelle des conditions et du statut des femmes dans le monde du travail en évolution pour la réalisation d'une planète 50/50. Nous devons intensifier nos efforts en faveur de l'égalité des genres dans tous les domaines de la vie et du développement. Cela doit commencer au sein du système des Nations Unies et en particulier à la CEA.

Contexte ne peut être plus propice que celui dans lequel nous sommes, qui est façonné et renforcé par l'engagement fort du Secrétaire général de l'ONU, M. Antonio Guterres, à accélérer la réalisation de l'égalité des genres à tous les niveaux de l'Organisation.

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1 AUC African Gender Scorecard 2016; ILO, Report 2015, World Economic Forum Global Gender Gap Report 2015, 2016,

2 ILO, Women at Work Trends 2016

Un tel engagement envoie un signal fort au monde sur la nécessite d'atteindre le noble objectif d'une planète 50/50 d'ici à 2030, la date limite pour l'Agenda 2030 de l'ONU.

À la CEA, nous avons encore un long chemin à parcourir, malgré les efforts consentis. À ce jour, les femmes représentent 43% du personnel de la Commission, 24% des postes de niveau supérieure (P5-D2) et 37% des postes non supérieurs de la catégorie professionnelle (P2-P4). Ce n'est que dans la catégorie des services généraux que la parité entre les femmes et les hommes a été atteinte. Nous devons travailler davantage pour atteindre la parité en tant qu'organisation.

Au moment où nous célébrons cette Journée Internationale de la Femme, engageons à nouveau de faire plus afin de réaliser la parité en tant qu'Organisation. Nous devons intensifier le recrutement des femmes à tous les postes et à tous les niveaux de la Commission, en particulier dans la catégorie professionnelle. Ceci est une obligation collective. Nous avons mis en place un certain nombre de mesures pour inverser la situation actuelle, mais nous devons accélérer leur mise en œuvre. Nous ne pouvons pas nous permettre les inégalités entre de genre à la CEA, car cela entraînera des pertes de talents et de potentiels humains, notre plus importante ressource.

Nous devons également intégrer le genre dans nos programmes et nos budgets pour appuyer nos États membre à réaliser l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes.

La parité des genres et l'intégration de la dimension genre sont nul doute une nécessité, pour la transformation et le développement de notre continent.

Permettez-moi de terminer en vous souhaitant, à vous toutes et tous, une Heureuse Journée internationale des femmes!

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