Les appels au protectionisme dans l'Ouest ne devrait pas effrayer l'Afrique, dit Abdalla Hamdok

26 Mars 2017

Dakar, Sénégal — Le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Abdalla Hamdok, déclare que l'Afrique ne devrait pas paniquer à cause de la montée du protectionnisme et du populisme en Europe occidentale et en Amérique.

Lors d'une réunion régionale sur les innovations en matière de développement des infrastructures et de viabilité de l'industrialisation en Afrique pendant la Semaine du développement africain qui se termine aujourd'hui même à Dakar, M. Hamdok déclare que la montée du populisme et du protectionnisme en Amérique et dans certaines capitales européennes ne devrait pas effrayer l'Afrique, mais lui donner l'occasion de repenser et d'élaborer des politiques qui détermineront son propre avenir.

« Il ne faut pas tout voie en noir quand il s'agit de ces idées de protectionnisme », dit-il. « Nous devrions saisir l'opportunité de repenser et façonner notre propre avenir, développer nos marchés, nos chaînes de valeur et ainsi de suite. Nous devrions considérer cette aubaine comme une occasion de faire plus et de faire avancer notre continent ».

M. Hamdok déclare que l'Afrique doit travailler sans relâche à créer de la valeur ajoutée et s'éloigner de la voie qui consiste à vendre ses ressources naturelles riches qui ne génèrent pas suffisamment de financement pour le développement du continent.

« Nous devons vraiment repenser ce modèle dépassé de dépendre des exportations de nos matières premières alors que nous exerçons encore des activités commerciales dans les villages démunis d'eau courante, de cliniques et ainsi de suite », déclare M. Hamdok.

Il déclare que, tout en concevant ces projets d'infrastructures qui tireraient parti du potentiel industriel des pays africains, il est primordial de tirer profit de la maximisation de la chaîne de valeur, de préférence des chaînes de valeur régionales avec les efforts en cours pour l'intégration régionale en Afrique.

« Nous devons repenser nos produits, créer un lien entre l'investissement dans le secteur des produits de base et le développement du continent, contribuer au développement de nos nations et fournir ce financement dont nous avons énormément besoin pour le développement ».

M. Hamdok déclare que la réunion de haut niveau devrait formuler des recommandations concrètes sur les mesures que l'Afrique devrait prendre pour faire face à ces problèmes d'innovation, d'industrialisation et d'infrastructures, en particulier ceux concernant les mécanismes de financement, y compris le développement, le renforcement et l'expansion des marchés financiers.

Le Président du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), Fredrick Shava, déclare que toute personne qui a passé beaucoup de temps en Afrique sait que la question des infrastructures, de l'industrialisation et de l'innovation n'est pas uniquement une question technique.

« C'est à la hauteur du plan de développement du continent et si la priorité et le soutien lui sont accordés, cela libèrera le potentiel de l'Afrique, les individus et les sociétés pourront progresser et se libérer des entraves de la privation et du manque », déclare M. Shava.

Il dit que le potentiel pour l'Afrique est illimité. « Néanmoins, nos économies et nos sociétés ne créent ni les nombreuses opportunités nécessaires ni celles de qualité pour répondre aux demandes générées par nos villes en pleine urbanisation, nos jeunes et nos divers écosystèmes », déclare-t-il.

Le Ministre sénégalais de l'industrie et des mines, Ngouille Ndiaye, déclare qu'il est important pour l'Afrique de progresser rapidement afin de résoudre les défis qui affectent sa croissance et la réalisation d'une économie inclusive.

Il dit que son pays met actuellement en œuvre un certain nombre de politiques dans sa quête pour la transformation de son économie.

Il s'agit de la première des deux réunions qui se tiendront en préparation d'une réunion de haut niveau à New York, en mai, pour discuter et trouver des solutions aux obstacles à l'industrialisation, au développement des infrastructures et à l'innovation en Afrique. La deuxième réunion se tiendra à Victoria Falls, au Zimbabwe, en avril.

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