Il a été destitué ce mardi 18 avril 2017 à l'Assemblée Provinciale du Haut Katanga. Bijou Mushitu Kat, son Adjointe, l'a, quant à elle, précédé sur le banc de touche, quelques heures auparavant, par une démission.
Donc, la tempête, si grande soit-elle, aura emporté les deux principales têtes couronnées qui, depuis le démembrement de l'ex-Katanga, se considéraient, à tort, d'ailleurs, comme le nombril de la terre. Kazembe et Mushitu sont, ici, logés à la même enseigne.
Des mesures conservatoires devront prévaloir, pour gérer cette situation impromptue. Vite de nouvelles têtes au Haut-Katanga ! Où est Kabila ? Où est donc, Samy Badibanga ou Bruno Tshibala ? Par où commencera Emmanuel Ramazani Shadary ? Il y a péril...
24 heures
Selon la procédure, Jean-Claude Kazembe dispose de 24 heures, pour présenter loyalement sa démission au Chef de l'Etat, après qu'une notification officielle de sa destitution lui ait été formellement transmise, par le Président de cette Assemblée Provinciale. A-t-il encore des voies de recours ?
Apparemment, du point de vue administratif, l'homme semble avoir épuisé toutes les dents de scie. A moins que Joseph Kabila, refusant, exceptionnellement, de cautionner cette procédure, le renvoie, hic et nunc, devant les cours et tribunaux. Ce qui est bien tard, à ce stade.
Actes
Il était accusé de tous les péchés d'Israël. Jean-Claude Kazembe qui, apparemment, avait pressenti sa chute libre, n'a pas osé effectuer le déplacement du Bâtiment du 30 juin, en plein cœur de Lubumbashi, capitale du Haut Katanga, où s'est déroulée, hier, mardi 18 avril 2017, la séance plénière l'ayant éjecté de son piédestal.
Ainsi, en ont décidé 24 Députés sur les 30 que compte cette Assemblée Provinciale, dans son format né du dernier démembrement opéré à la hussarde, dans l'ex-Katanga. Ces Députés en ont eu ras-le-bol.
Et, ils le disent tout haut, pour le plonger dans l'escarcelle de gouverneurs qui, dans l'exercice de leurs fonctions, feraient fi de règles d'orthodoxie dans la gestion de la chose publique. Selon eux, Jean-Claude Kazembe se serait rendu coupable de plusieurs faits répréhensibles notamment, la passation des marchés publics au mode de gré à gré, pourtant, décrié.
L'opacité dans la gestion des deniers publics et, surtout, l'entretien d'un climat malsain au Gouvernorat jusqu'au point d'empoisonner l'essentiel de l'ambiance du travail.
Que pouvait-on attendre d'une telle paralysie du fonctionnement de l'appareil de l'Etat, après que M. Aubin Minaku Ndjalandjoko, Secrétaire Général de la Majorité et, de surcroît, Président de la petite chambre du Parlement, et Emmanuel Ramazani Shadary, Vice-Premier Ministre et Ministre de l'Intérieur et Sécurité aient tenté mais, en vain, de ramener Jean-Claude Kazembe à la raison ?
Finalement, les Députés Provinciaux, assumant leur destin face à l'histoire, n'ont plus voulu laisser pourrir la situation. Ils sont allés droit au but, en le destituant. Désormais, le vide est là. La tête de Kazembe ayant été décapitée, il va falloir que des mesures d'encadrement soient prises, pour éviter au Haut Katanga, un naufrage supplémentaire.