Le jugement par la Haute Cour de Justice des membres du dernier gouvernement du régime Blaise Compaoré s'est ouvert hier, jeudi 27 avril 2017 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Cependant, sur demande du barreau du Burkina Faso et des conseils des accusés, le procès a été renvoyé au 4 mai prochain.
Hier jeudi 27 avril 2017, la zone du palais de justice de Ouagadougou était quadrillée par les forces de l'ordre qui y contrôlaient les passages des citoyens. Et pour cause, la Haute Cour de justice (HCJ) créée depuis 1995 y tenait son premier exercice, celui du jugement de 32 des 34 membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré pour complicité d'homicide volontaire, de coups et blessures volontaires. Ce, en raison de leur participation au Conseil des ministres du 29 octobre 2014, qui a pris une réquisition complémentaire spéciale faisant appel à l'armée pour maintenir l'ordre avec usage d'armes à feu afin d'empêcher les manifestations visant à contrecarrer la modification de l'article 37 de la Constitution par l'Assemblée nationale. Après donc de multiples fouilles aux titres de mesures sécuritaires, les journalistes accèdent à la salle du procès à 7h 37. L'ancien Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, les ex- ministres en charge de l'administration territoriale, Jérôme Bougouma, de la fonction publique, Vincent Zakané et celui en charge de l'alphabétisation, Amadou Diemdoda Dicko, sont déjà installés dans le box des accusés. L'air serein, ils discutent avec le sourire aux lèvres. Les autres anciens ministres arrivent au compte-gouttes. Chaque nouvel arrivant est accueilli par des accolades et des salutations chaleureuses de ses camarades prévenus. La plupart d'entre eux ont perdu du poids mais affichent la quiétude. Les preneurs d'images se bousculent et jouent au chat et à la souris avec les éléments de la sécurité pour immortaliser les instants « historiques ». Aussi, chaque arrivant est assailli de flash.
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