La Libye est devenue, en quelques années, la plaque tournante de la fuite de dizaines de milliers de réfugiés et demandeurs d'asile cherchant, à tout prix, à gagner l'Europe. Ces derniers jours ont vu ce sujet surgir à la une de l'actualité après la visite surprise, dimanche 21 mai, du chef du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés à Tripoli. Par ailleurs, 5 000 migrants, en détresse en mer, ont été secourus jeudi et vendredi, portant près de 50 000 le nombre de personnes secourues depuis le début de l'année.
Lors de sa visite, le patron du HCR a tenu des propos très fermes sur la manière dont sont traités les migrants en Libye. Des propos qui, curieusement, n'étonnent plus grand monde, malgré leur violence. Filippo Grandi a parlé de situation « épouvantable » dans les centres de détention libyens ; des conditions sanitaires « choquantes », « exécrables » et de « gens qui dorment les uns sur les autres ». Il a par ailleurs souligné que ses équipes recueillaient des témoignages « très très difficiles » sur la réduction en esclavage de centaines de fugitifs par des « gangs criminels ».
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