Toc, toc ! La vague de la contestation partie des rues d'Al-Hoceïma, il y a sept mois, est aux portes du palais royal. En effet, le 11 juin, c'est une marée humaine qui a envahi la principale rue de la capitale Rabat, l'avenue Mohamed VI, du nom de l'actuel souverain marocain, pour exprimer sa solidarité avec le Rif. Le cortège qui s'étendait sur près d'un kilomètre aurait mobilisé un million de manifestants selon les organisateurs du rassemblement, et entre 12 000 et 15 000 personnes selon les forces de l'ordre, est plutôt du genre exceptionnel dans la capitale marocaine. Ce qui a fait dire à certains analystes qu'il s'agit d'une "marche historique".
Alors, pas besoin de dire que cette manifestation monstre doit amener le roi à sortir de son palais pour prendre ce problème rifain à bras-le-corps. De fait, si la révolte perdure depuis sept mois pour protester contre la marginalisation et la négligence de la région du Rif, révolte qui s'est exaspérée avec l'arrestation et la détention du principal leader de la contestation, Nasser Zefzafi, aujourd'hui, elle est en train de prendre des proportions inquiétantes non seulement en touchant le cœur du Royaume, mais aussi avec l'implication des politiques, des activistes de la société civile et surtout des islamistes.
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