A quand un « grand roman sud-africain » ? A l'instar d'un Antonio Lobo Antunes (La splendeur du Portugal), d'un Hugo Claus (Le chagrin des Belges), d'un Shashi Taroor (Le grand roman indien), un auteur sud-africain brossera un jour une fresque historique englobant toutes les composantes d'un pays morcelé. John Coetzee, à qui l'on doit le plus puissant des romans postapartheid (Disgrâce), estime que la maturation prendra plusieurs générations, tellement les communautés d'Afrique du Sud demeurent éloignées les unes des autres.
Natif de Soweto, Niq Mhlongo a éveillé la curiosité à la sortie de son premier roman en 2004. Dog Eat Dog, expression qui équivaut à notre « loi de la jungle », raconte la vie dissolue d'un étudiant noir au cours de l'année charnière 1994, date des premières élections démocratiques. Menacé de perdre sa bourse universitaire, il s'emporte face à l'employée blanche qui gère son dossier. Il passe beaucoup de temps à boire et à gloser. En un mot, il a du mal à passer à l'âge adulte. Allégorie pour la nouvelle Afrique du Sud qui émerge ?
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