Les tractations se poursuivent à Genève autour de l'idée d'une enquête internationale sur les violences commises dans le Grand Kasaï. Déjà plus de 3 000 morts selon le tout dernier bilan donné par l'Eglise catholique au Congo. L'ONU parle de son côté d'au moins 42 fosses communes. C'est un véritable duel que se sont livré à la tribune du Conseil des droits de l'homme le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme et la ministre congolaise des Droits de l'homme.
La dernière session du Conseil des droits de l'homme date du mois de mars. Et pour le haut-commissaire Zeid, la situation s'est dégradée de manière dramatique dans le Grand Kasaï. Outre les allégations d'exécutions sommaires et de viols menés par des militaires, l'ONU dit avoir identifié un nouvel acteur, présenté comme un supplétif du régime, la milice Bana Mura qui aurait déjà tué et mutilé des centaines de victimes, détruit des villages entiers présumés proches des Kamuina Nsapu dans le territoire de Kamonia. D'horribles attaques ethniques, souligne le prince Zeid, parfois même en présence des forces de sécurité ou de chefs coutumiers. Et toutes ses informations, les équipes du haut-commissaire ont dû aller les chercher auprès des victimes, réfugiés congolais en Angola, en raison de restrictions dans ses enquêtes dans le Grand Kasaï.
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