Tunis — Des policiers ont arrêté et passé à tabac le dirigeant de fait du mouvement de protestation sociale qui secoue actuellement la région du Rif, au Maroc, ont déclaré Human Rights Watch et Amnesty International aujourd'hui, s'appuyant sur le récit que cet homme a fait à son avocat. Les autorités ont ouvert une enquête sur Nasser Zefzafi, le chef du mouvement de protestation, qu'elles accusent de graves infractions, dont une est passible de la peine de mort et plusieurs semblent avoir un caractère politique.
Nasser Zefzafi, 38 ans, est le plus connu des 127 manifestants et militants, ou peut-être plus, qui ont été emprisonnés dans le cadre de la répression policière qui vise, depuis fin mai 2017, les manifestations principalement pacifiques qui se déroulent dans cette région du nord du Maroc. Lors de sa comparution devant le procureur le 5 juin 2017, il a demandé à être examiné par un médecin afin de faire constater les violences qu'il avait subies. Toutefois, aucune suite n'a encore été donnée à sa demande, a déclaré Abdelaziz Nouaydi, l'un des avocats de Nasser Zefzafi, ce qui pose question quant au respect par la cour de son obligation d'enquêter sur les allégations de violences policières.
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