Pour les Malgaches, ce week-end de trois jours est le bienvenu. Dans le contexte actuel, c'est une occasion de s'évader des multiples soucis d'une vie quotidienne particulièrement harassante. Aujourd'hui, il n'est plus question d'exalter la fierté nationale, mais de passer d'agréables moments en famille. Les citoyens éprouvent une certaine réticence à se promener dans les rues à cause de l'insécurité ambiante. On ne peut cependant que regretter l'atmosphère de liesse qui régnait chaque 26 juin.
La crise s'est bel et bien installée. Elle a bien sûr engendré des difficultés matérielles, mais elle a surtout provoqué une sorte de naufrage moral. Le Malgache a tendance à se replier sur lui-même et éprouve une crainte diffuse quand il quitte son environnement familial. Comment peut-il en être autrement avec la multiplication des attaques à main armée et des kidnappings ? L'environnement a changé et aujourd'hui, nul n'est à l'abri des assauts meurtriers de ces braqueurs armés de kalachnikov. Il n'y a plus cette insouciance qui permettait de faire la fête dans la rue avec une foule d'anonymes. Lors de ce week-end de célébration de la fête nationale, les citoyens réfléchiront à deux fois avant de se promener la nuit sur l'avenue de l'Indépendance. Cette belle avenue est pourtant le lieu de rassemblement des Tananariviens chaque 26 juin. Elle a été fermée à la circulation depuis hier, mais ceux qui s'y rendent sont toujours sur leur garde par peur des pickpockets.
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