À Bujumbura, les maisons de pari ont pignon sur rue, leurs salles de jeux sont décentes, voire luxueuses, les nouvelles agences essaiment ici et là, et les agents de ces sociétés sillonnent presque tous les quartiers. Tout cela témoigne d'un business lucratif. Pourtant, derrière cette prospérité se cache une réalité hideuse : l'addiction du joueur qui entraîne endettement, surendettement, famille brisée, vie perdue. La blogueuse Laude Ersine Complis Iradukunda s'est penchée profondément sur ce phénomène.
Il est 11 heures. Des jeunes entre 16 et 30 ans discutent d'un ton enjoué devant une boutique. Face à eux, Claver (pseudo), agent d'une des maisons de pari du Burundi, qui aujourd'hui fait son travail sur terrain. En me voyant s'approcher, ils s'étonnent et me cèdent la place. Ce n'est pas tous les jours qu'une fille vient parier. Après quelques mots, je comprends qu'ils discutent des résultats de la veille. Certains sont tellement de bonne humeur, que chacun se presse pour être celui qui va m'initier à ce nouveau monde.
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