Il y a quarante ans, jour pour jour, Djibouti était la dernière colonie française en Afrique à accéder à l'indépendance. Aujourd'hui, grâce à sa situation stratégique face au détroit du Bab-el Mandeb, à l'entrée d'une des grandes routes commerciales du globe, cette minuscule cité-Etat voit les grandes puissances du moment venir la solliciter pour positionner leurs troupes sur son sol pour combattre les jihadistes ou les pirates, ou les deux. L'arrivée de la Chine sur la scène complique la donne.
Djibouti semble vivre à « une nouvelle allure du temps », écrivait il y a quelques mois Sonia Le Gouriellec, citant Michelet, dans une tribune du quotidien Le Monde consacrée aux mutations profondes en cours dans ce pays. Chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSERM), l'auteur connaît bien Djibouti et retrace avec enthousiasme le rôle central que celui-ci joue dans l'accélération de l'histoire dans l'Afrique de l'Est en pleine émergence, regrettant seulement que ce renouveau s'écrive avec la Chine et pas avec son partenaire historique, la France, qui n'a pas su repenser sa relation avec ce pays aux ambitions régionales.
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