Les commissions économiques régionales de l'ONU partagent des avis sur l'avancement et la mise en œuvre des ODD

14 Juillet 2017

New York, États-Unis — Lors d'une table ronde sur la « mise en œuvre des ODD aux niveaux régional et sous-régional » au cours du Forum politique de haut niveau sur le développement durable qui se déroule actuellement, les commissions économiques régionales des Nations Unies ont partagé leurs points de vue sur leurs priorités et leurs centres d'intérêt institutionnels.

Les panélistes comprenaient Shamshad Aktar, Secrétaire exécutif, Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), Alicia Barcena, Secrétaire exécutive, Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), Mohamed Ali Alhakim, Secrétaire exécutif, Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), Olga Algayerova, Secrétaire exécutive, Commission économique pour l'Europe (CEE) et Aida Opoku-Mensah, Conseillère spéciale du Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA).

M. Frédéric Shava, Président du Conseil économique et social, qui ouvrait la réunion, a félicité les commissions régionales d'avoir été les premiers à aider les États membres, ainsi que les organisations régionales et sous-régionales, à articuler et à aligner leurs activités. Leur travail d'analyse, leur renforcement des capacités et les plates-formes inclusives se sont révélés très utiles.

Mme Aktar déclare que dans la région de l'Asie et du Pacifique, bien que les taux de pauvreté aient reculé dans la région, 400 millions de personnes continuent de souffrir de la pauvreté monétaire. Les tendances concernant l'égalité hommes-femmes n'étaient pas aussi fortes que souhaitées en raison de la faible participation des femmes au marché du travail, ce qu'elle décrit d'opportunité perdue.

Mme Barcena fait remarquer que les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté et des inégalités sont menacés en Amérique latine et dans les Caraïbes, alors que des progrès constants mais inégaux étaient apparents quant à mettre fin à la faim. Elle manifeste ses inquiétudes quant au manque de progrès en matière d'égalité hommes-femmes tout en exprimant son inquiétude face aux menaces pesant sur les zones côtières.

M. Alhakim, quant à lui fait allusion aux crises politiques et humanitaires qui ont poussé les pays de la région de l'Asie occidentale au point de rupture. Pour aller de l'avant sur les Objectifs de développement durable, il informe que la région a besoin de paix, de solutions politiques et de structures démocratiques inclusives.

Mme Algayerova précise que les ODD, selon elle, représentent une opportunité importante pour une coopération internationale accrue.

Pour sa part, Mme Opoku-Mensah déclare que la réduction de la pauvreté et l'élimination de la faim extrême sont des défis stratégiques clés, avec des implications pour la réalisation des autres objectifs. Les discussions sur les Flux financiers illégaux doivent rester au premier plan, insiste-t-elle et note que les pays africains ont subi un affaiblissement des institutions publiques et un épuisement des ressources. Le manque de données était un autre défi critique, tout comme la rapidité d'obtention de données existantes.

Interrogé sur les principaux moteurs pour réaliser les objectifs énoncés dans l'Agenda 2030, M. Alhakim souligne la nécessité d'un changement fondamental dans la perception de la dimension genre. Mme Algayerova précise que les cadres politiques et réglementaires généraux devraient encourager les comportements qui favoriseraient la réalisation de ces Objectifs tout en soulignant les rôles de la société civile et des partenariats public-privé. Mme Opoku-Mensah met en lumière la nécessité d'élaborer des politiques factuelles et de gérer les ressources, alors que Mme Barcena met en exergue la nécessité de mettre fin à la « culture des privilèges » en Amérique latine et dans les Caraïbes, notamment en matière d'évasion fiscale et de corruption. Pour sa part, Mme Aktar accentue l'importance de l'économie mondiale, tout en faisant remarquer que l'Asie est devenue le principal collaborateur de la collaboration Sud-Sud et qu'il est important de trouver de nouveaux revenus de financement.

En ce qui concerne les moyens de mise en œuvre du programme de développement, Mme Aktar note l'importance des statistiques en tant que dimension de l'Agenda 2030 et que les taxes, le commerce et l'investissement ont tous un rôle à jouer. Mme Barcena dit que la région de l'Amérique latine et des Caraïbes ne progresse pas assez rapidement et qu'elle continue de souffrir d'évasion fiscale totalisant quelque 340 millions de dollars par an. M. Alhakim met en relief l'importance de la technologie et de l'innovation, en particulier en l'absence de financement solide pour le développement, tandis que Mme Algayerova met l'accent sur le rôle du secteur privé, ainsi que la nécessité de renforcer la coopération internationale pour mobiliser des investissements grâce auxquels des changements efficaces prendront place.

Pour sa part, Mme Opoku-Mensah déclare qu'en Afrique, le manque d'infrastructures ne porte pas seulement atteinte au développement, mais constitue également un obstacle à la réalisation des objectifs.

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