On avait tort de penser que même s'ils devaient revenir, ce ne serait pas au même endroit. Et pourtant ! Quelque dix -huit mois après l'attaque du Cappuccino et du Splendid hotel, qui avait fait une trentaine de morts le 15 janvier 2016, les terroristes sont retournés sur les lieux du crime le dimanche 13 août 2017. C'est un autre restaurant qui a été pris pour cible : Aziz Istanbul, tout aussi sélect, à un jet de pierre du Café tenu par l'Italien Gaëtan Santonéma. Le bilan est presque aussi lourd : une vingtaine de cadavres, selon un bilan qui n'était encore que provisoire, laissés sur le carreau (dont sept Burkinabè) par ces visiteurs indésirables du soir, de nombreux blessés et des rescapés encore sous le choc.
Qui a bien pu commettre ce coup-ci cette infamie sans nom ? Les enquêtes en cours nous situeront sans doute là-dessus, à moins qu'une revendication ne vienne d'ici là lever un coin du voile sur l'identité des tueurs. En janvier 2016, on se le rappelle, la boucherie portait la signature, en lettres de sang, d'Al Mourabitoune. Le Burkina était désormais dans l'œil du cyclone, pardon du Borgne Mokhtar Bel Mokhtar ainsi qu'on surnomme celui qui a perdu l'usage d'un œil en Afghanistan. Faut-il de nouveau regarder dans cette direction ? Dans celle d'Ansarul Islam d'Ibrahim Mallam Dicko qui est déjà en train de se sanctuariser dans le Sahel burkinabè, particulièrement dans la province du Soum ? Ou... Ou... faut-il encore chercher plus loin ?
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