Tunisie: Résistances

17 Août 2017

Et de fait, le chef du gouvernement subit des attaques répétées de plusieurs parties. Certains exigent un remaniement «profond», d'autres veulent imposer une nouvelle « feuille de route». Ennahdha, par le biais de son chef, préconise un « dialogue social », une profonde réforme de l'économie, estimant que «les institutions du pouvoir en place ne sont nullement à même de gérer la situation et feraient mieux de laisser la place à des instances issues de ce dialogue social ». Le directeur exécutif de Nida Tounès, Hafedh Caïd Essebsi, propose un « dialogue économique », autre feuille de route. La polémique a enflé lorsque Rached Ghannouchi a « sommé » Youssef Chahed de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle de 2019. Veut-il ainsi éliminer un rival très sérieux, rendu populaire par sa guerre contre la corruption ? D'aucuns pensent que ce revirement du chef d'Ennahdha aurait été «dicté» par son «ami» le président islamiste turc.

Quoiqu'il en soit, le succès d'un gouvernement dérange. Mais, en réalité, toutes ces remises en question et ces attaques contre Chahed et certains de ses ministres, émanent essentiellement des deux partis majoritaires supposés le soutenir. Pourquoi ? Simplement parce que la guerre contre la corruption, le népotisme, les passe-droits et la prévarication, risquent d'impliquer certains de leurs membres et soutiens financiers, dont quelques-uns sont déjà poursuivis en justice. Rappelons que Youssef Chahed avait déclaré, au Parlement, en juillet dernier, qu' «il n'est plus acceptable de voir, aujourd'hui, des responsables, qui, après avoir exercé leur mission, accumuler de grosses fortunes sans rapport avec leurs revenus ». Pour lui, «chacun doit justifier de ses revenus». On comprend alors pourquoi certains se sentent menacés, font de la résistance à la guerre contre la corruption, essaient de lui imposer une feuille de route « économique », ignorant la corruption, voire de changer entièrement le gouvernement et en premier lieu Youssef Chahed.

...

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.