Il a le pouvoir d'unir les gens d'une manière quasi-unique. Le sport peut créer de l'espoir là où il n'y avait que du désespoir. Il est plus puissant que les gouvernements pour briser les barrières raciales. Le sport se joue de tous les types de discrimination.
On ne peut sans doute rien comprendre au sport moderne si on ne met pas à jour ses racines, à savoir le projet littéralement politique qui lui a donné naissance. De même, l'économie est-elle difficilement intelligible si on ne redécouvre pas ce qu'elle était à l'origine, à savoir une économie politique... Le parallélisme entre sport et économie peut être poussé plus loin encore. Le projet sportif et le projet économique sont tous deux issus de la même idée de réforme sociale au sens large du terme, selon laquelle on peut gouverner les hommes autrement que par la force. Tout en s'arrogeant le monopole de la violence, le pouvoir politique cherche à l'économiser en promouvant auprès des citoyens des activités tant économiques que sportives, où cette violence est codifiée, réglementée et, en principe, contrôlée. Ainsi l'économie et le sport permettent-ils d'économiser de la politique. L'une et l'autre sont donc bien des économies politiques au double sens du terme : arts de gouvernement, ils facilitent la tâche du politique en l'autorisant à épargner son essence : La force.
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