Le déni du problème anglophone par des intellectuels et des universitaires proches du régime de Yaoundé s'est malheureusement transformé en une position quasi officielle du gouvernement, porteuse d'une politique ouvertement anti-minorités et génocidaire; promue par les faucons de la dictature trentenaire de Paul Biya. Cette forme d'instrumentalisation réactionnaire d'un mouvement de désobéissance civile doit devenir une source de préoccupation majeure. Pourquoi?
Tout d'abord, l'utilisation de la rhétorique génocidaire doit être replacée ici dans le contexte d'un héritage colonial soutenu par une idéologie capitaliste mondiale et ses logiques de guerres impériales, visant notamment à légitimer la division coloniale du travail, l'exploitation des ressources, et les politiques génocidaires utilisées parfois par le pouvoir colonial pour justifier l'esclavage, le travail forcé, et les crimes contre l'Humanité. Se référer à nos frères et sœurs anglophones en terme linguistique colonial en proférant des menaces génocidaires est répugnant et inacceptable pour quiconque, surtout de la part de ceux qui ont les compétences nécessaires pour le connaître.
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