Journée mondiale de la mode - La BAD entend miser sur le textile et la mode pour stimuler les économies africaines

21 août, journée mondiale de la mode.
21 Août 2017
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African Development Bank (Abidjan)

En cette Journée mondiale de la mode, célébrée chaque année le 21 août pour honorer et célébrer l'esprit et l'art de la mode à travers le monde entier, des acteurs de l'industrie du textile-habillement ont évoqué Fashionomics Africa, une plateforme à même de véritablement permettre de valoriser le fantastique potentiel de l'Afrique dans le secteur de la mode.

Ce fut aussi l'occasion de souligner ce qui a été fait dans l'industrie de la mode durant l'année écoulée, tant à l'échelle nationale, que régionale et internationale.

Avec Fashionomics Africa ("économie de la mode"), qu'elle a lancée en 2016, la Banque africaine de développement (BAD) entend doper l'essor de la mode et du textile africains, en privilégiant le renforcement des capacités au sein des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) du secteur du textile-habillement, chez les femmes et les jeunes notamment. Objectif final : accroitre et renforcer la participation de l'Afrique dans la chaîne d'approvisionnement mondiale de l'industrie textile.

« C'est une plateforme grâce à laquelle nous pouvons toucher les fabricants, les créateurs et d'autres stylistes avec lesquels nous aimerions collaborer, ou même tout simplement les fabricants de tissus qui pourraient nous aider à développer nos marques, a expliqué Shaldon Kopman, styliste et directeur de la création de Naked Ape, une marque sud-africaine. Fashionomics Africa nous a déjà mis en contact avec une entreprise basée aux États-Unis qui va nous aider à vendre nos produits de luxe en ligne. Nous sommes très reconnaissants pour cette mise en contact ».

Tous les concernés ont souligné le rôle de premier plan que la BAD a joué pour encourager les investissements dans le secteur de la mode et du textile, élargissant l'accès des entrepreneurs aux financements et offrant son appui aux start-ups en phase de démarrage.

« Fashionomics Africa est la seule plateforme qui tienne compte des créateurs-stylistes africains et de leur apport à l'économie du continent », a souligné la styliste sénégalaise Safiétou Seck. Et de se réjouir : « C'est extraordinaire de constater que nous, stylistes africains, nous comptons enfin ! »,

Créatrice de la marque « SARAYAA » - une marque de vêtements multiethnique haut de gamme pour les femmes - qu'elle a lancée en 2014, Safiétou Seck a dit combien la plateforme de Fashionomics Africa, qui lui a offert plus de visibilité, l'a aidée à élargir son réseau et à mieux se faire connaître. Elle a appelé les gouvernements africains à reconnaître l'avantage compétitif et comparatif dont jouit le continent dans le domaine des industries créatives, soulignant combien cela pourrait être transformé en dividende économique.

« Avec la formation qui convient et l'organisation adéquate, renchérit Fikirte Addis, fondatrice de Yefikir Design, l'Afrique peut produire beaucoup de choses chez elle et utiliser les ressources humaines que nous avons ».

Dans le cadre de sonfileadmin/uploads/afdb/Documents/Generic-Documents/Fashionomics_creative_industries_executive_summary_brochure.pdf initiative Fashionomics Africa, la BAD a mis sur pied en 2017, et avec d'autres banques multilatérales de développement (BMD- la Banque interaméricaine de développement, la Banque asiatique de développement, la Banque de développement des Caraïbes et la Banque mondiale -, le premier groupe de travail des BMD sur les industries culturelles et créatives. C'était les 13 et 14 juillet dernier dans la ville américaine de Washington D.C., sous l'égide de la Banque interaméricaine de développement (BID). Comment tirer parti au mieux du potentiel des industries culturelles et créatives ? Telle est la problématique au cœur de leur réflexion.

Patron-fondateur de Kisua (prêt-à-porter pour femmes), le Ghanéen Samuel Mensah, a mis quant à lui l'accent sur le potentiel d'emplois nouveaux : « L'industrie de la mode en Afrique concentre énormément de femmes et de jeunes. En favoriser le développement entraînera automatiquement de nouvelles opportunités d'affaires et d'emploi pour les jeunes et les femmes. Mais, cela ne se fera que si l'on fait connaître la plateforme et les avantages qu'elle offre ».

Selon lui, les gouvernements pourraient jouer un rôle capital dans le programme, notamment en y sensibilisant leurs citoyens respectifs, en promouvant l'utilisation de la plateforme et en présentant les entreprises à succès qui y ont recouru pour autonomiser les femmes et les jeunes.

Outre ses activités classiques de financement des secteurs public et privé pour soutenir la croissance de l'industrie africaine du textile et de la mode, la BAD continue de développer la plateforme axée sur l'innovation et la technologie de Fashionomics Africa, véritable marché interactif en ligne pour les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et les autres acteurs du secteur du textile et de la mode en Afrique. L'objectif est de permettre aux jeunes entrepreneurs du textile et de la mode de lancer et développer leurs activités.

Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, en est d'ailleurs convaincu : « L'Afrique devrait être en train d'exporter des produits textiles finis - vêtements, costumes, robes, chemises -, et pas de la fibre de coton », a déclaré.

Si l'Afrique produit jusqu'à 6 % du coton dans le monde, elle compte très peu d'usines textiles. Et, en raison de sa faible industrialisation, une grande partie du tissu est même importé d'Asie.

Malgré tous ces défis, beaucoup conviennent que l'industrie de la mode en Afrique offre des perspectives de croissance prometteuses.

Les acteurs du secteur souhaitent que les gouvernements favorisent l'émergence de fournisseurs locaux, d'entrepreneurs et de chaînes de valeur régionales ; qu'ils garantissent un accès à des financements à faible coût ; qu'ils créent un climat des affaires plus favorable ; qu'ils s'approvisionnent auprès d'entreprises locales ; qu'ils investissent dans les infrastructures et créent davantage d'établissements d'enseignement.

« C'est précisément la raison pour laquelle la BAD a lancé Fashionomics Africa, explique Emanuela Gregorio, économiste chargée des questions de genre et de l'innovation à la BAD : pour se concentrer sur la chaîne de valeur. Le but est de relier et de renforcer chacun des maillons de la chaîne, des producteurs et fournisseurs de matières premières jusqu'aux fabricants et distributeurs et, bien sûr, les investisseurs ».

La BAD veut faciliter le développement du secteur pour en libérer le potentiel en tant que source de revenus et de création d'emplois - pour les femmes et les jeunes en particulier.

« Tout pays est doté d'un riche patrimoine, et de ce patrimoine viennent toute cette inspiration et toutes ces idées pour le design contemporain », a déclaré Samuel Mensah.

« Pour tous ceux qui opèrent dans l'industrie de la mode en Afrique, la plateforme Fashionomics Africa offre une excellente occasion de se connecter les uns aux autres, a vanté Anita Stanbury, qui dirige le Conseil sud-africain de la mode (SAFC). Les problèmes que l'on partager sont des problèmes à moitié résolus, et les informations qui auparavant n'étaient pas disponibles vont pouvoir l'être maintenant ».

Selon les mots de Lucilla Boyzen, styliste qui a lancé la Semaine sud-africaine de la mode : « Le potentiel du continent africain pour la mode est énorme. Nous portons tous des vêtements à la mode. Nous devons avoir conscience du pouvoir que détient chaque pays du continent en ce domaine ».

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