Afrique de l'Ouest: L'interaction argent, sécurité et gouvernance démocratique qui plombe la région

13 Septembre 2017

L’interaction entre l’argent, la sécurité et la gouvernance démocratique impacte sur les maux qui affectent la sous-région ouest-africaine. Des experts l’ont démontré lors de la matinée de partage, ce mercredi 13 septembre à Dakar, sur le projet Argent, Sécurité et Gouvernance Démocratique. C’était sur initiative du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) et le Bureau des Nations pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).

La forte dépense sur les ressources extérieures pose un réel problème aux États de l’Afrique de l’Ouest. Cette assertion de Jean-Hervé Jézéquel, Directeur Adjoint du projet Afrique de l’Ouest à l’International Crisis Group, a été partagée dans la matinée de ce mercredi 13 septembre à Dakar, lors d’une séance d’échange sur le projet : Argent, Sécurité et Gouvernance Démocratique en Afrique.

Auteur du rapport sur le Centre du Mali, Dr Jézéquel estime que l’aide qui vient de l’extérieur peut être illicite du moment que l’enjeu politique dans nos pays est de se positionner par rapport aux portails où transite cet argent.

A son avis, l’inadéquation entre l’argent et la gouvernance crée des problèmes de sécurité dans la sous-région et que le problème que pose la forte attente des fonds extérieurs est la dépendance d’un agenda dicté par les donateurs et qui n’est pas forcément adéquat aux attentes des populations.

%

Dans un élan plus formel, M. Jézéquel estime que des États qui manquent de ressources fiscales pour faire face aux problèmes des populations font recours à l’argent criminel et ce qui impacte sur la gouvernance démocratique de nos pays.

Il dénonce ainsi une sorte de pacte existant entre les États qui signent avec les réseaux criminels surtout dans la région du Sahel.

Cette préoccupation cadre avec le projet collaboratif : Argent, Sécurité et Gouvernance Démocratique en Afrique que va lancer le CODESRIA et l’UNOWAS. Un projet qui générera des connaissances pouvant contribuer à la formulation et la mise en œuvre de politiques sur les interactions entre argent, sécurité et gouvernance démocratique en Afrique de l’Ouest.

A leur avis, cette initiative fait suite au récent projet du CODESRIA concernant les « Régimes de sécurité en Afrique ». « Les problèmes de gouvernance alimentent l’insécurité qui à son tour, compromet les efforts de promotion de la bonne gouvernance dans de nombreux pays.

Et d’ajouter que cette nouvelle collaboration avec UNOWAS, qui s’appuie sur d’autres efforts de recherche, de publication et de formation du CODESRIA sur la question de la sécurité, traduit la préoccupation des deux organisations face à la sécurité des populations, des sociétés et des institutions en Afrique aujourd’hui.

Un responsable du CODESRIA se désole du fait qu’il y a trop de recommandations politiques qui ne sont pas basées sur la connaissance et sans tenir compte des dernières évolutions.

A son avis, les politiques doivent se baser sur la recherche continue avec une approche différente et une perception variée. « Il faut avoir une diversité de regard pour mieux comprendre les choses qui sont multidimensionnelles ».

De ce fait, le projet CODESRIA-UNOWAS intègre les mouvements sociaux qui impliquent les femmes et les jeunes qui ont un rôle à jouer dans la lutte contre l’impact des flux illicites sur le développement. « Les flux financiers illicites subvertissent la bonne gouvernance et alimentent l’insécurité dans la plupart des pays ».

Avant de confirmer que les difficultés de mobilisation de ressources intérieures réduisent la capacité des États et des entités supranationales à assurer une sécurité adéquate, ainsi que d’autres services essentiels.

Après la production de trois documents de politique, il est prévu entre autres activités la conférence majeure prévue les 19 et 20 octobre 2017 à Bamako, au Mali, une publication évaluée par des pairs et des activités de diffusion et de sensibilisation.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.