Dans l'agro-industrie, l'expérience est la meilleure forme d'apprentissage, affirment de jeunes experts

19 Septembre 2017
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African Development Bank (Abidjan)

En matière d'agro-industrie, l'expérience est la meilleure forme d'apprentissage, selon des jeunes Africains qui ont monté avec succès des entreprises commerciales rentables à l'origine de changements sociétaux.

Au cours de l'événement organisé sur les jeunes agripreneurs en amont du Forum sur la révolution verte en Afrique, une session intitulée « La recherche, la technologie et l'innovation agricoles utilisées par les jeunes pour développer l'agribusiness » a rassemblé lundi des jeunes entrepreneurs talentueux qui ont choisi la voie de l'agriculture pour étudier comment ils ont réussi à aller encore plus loin.

Parmi eux figuraient Peter Awin, fondateur de Cow Tribe (Ghana) ; Japhet Sekenya, PDG de BIOTET (Tanzanie) ; Tendai Mugovi, fondateur de Sorghum World (Zimbabwe) ; et Oluwayimika Adelaja, fondatrice de Fresh Direct (Nigéria).

Présente à cette rencontre, Vanessa Moungar directrice genre, femmes et société civile à la Banque africaine de développement (BAD), a fait remarquer que ces jeunes dirigeants d'entreprise, qui réalisent des bénéfices en mettant l'accent sur l'innovation et de solutions technologiques, pour faire face aux difficultés rencontrées par les agriculteurs serviront d'exemple aux autres jeunes dans l'ensemble du continent qui hésitent à entrer dans le secteur de l'agriculture.

« L'âge moyen des personnes actives dans le secteur agricole en Afrique est de 60 ans, alors que 60 % de la population du continent a moins de 35 ans. Il faut réduire cet écart en favorisant la création d'entreprises dans le secteur agricole », a-t-elle dit.

« Les jeunes sont désormais à l'avant-garde de la création d'outils innovants qui soutiennent les agriculteurs en leur fournissant des informations essentielles et en les reliant à des fournisseurs et des clients partout dans le monde. Nous avons besoin de voir plus de jeunes Africains dans ce secteur. »

Jeune entrepreneuse agricole prometteuse, Adelaja Oluwayimika, est originaire du Nigéria et fondatrice de Fresh Direct, une entreprise de production et de transformation de produits agricoles.

Après avoir persisté malgré des difficultés financières et des moments de doute personnel au démarrage de son entreprise, elle dirige désormais une agri-entreprise durable et rentable qui utilise des technologies de pointe afin d'améliorer le rendement agronomique.

« J'ai su mettre à profit de la nature lucrative de la valeur ajoutée qu'offre l'agro-transformation en Afrique. Mon entreprise tire désormais pleinement parti des opportunités que présente le secteur agricole et produit non seulement pour répondre aux besoins du marché international, mais aussi pour offrir aux marchés locaux des aliments frais de qualité à des prix abordables », dit-elle.

Peter Awin, fondateur de Cow Tribe, une entreprise qui relie les producteurs laitiers aux services vétérinaires partout au Ghana, partage la même expérience.

« Nombreux sont les propriétaires de bétail du Ghana qui ne savent pas vers qui se tourner ou à qui s'adresser afin d'obtenir des informations d'ordre médical ou nutritionnel pour leurs bêtes et qui n'ont aucune coordonnée de services vétérinaires », dit-il.

« J'ai remarqué cette lacune et j'ai démissionné d'un emploi fort bien rémunéré pour créer cette entreprise. Mes débuts ont été plus difficiles que prévu. J'ai rencontré maintes difficultés et j'ai failli abandonner. Pourtant, j'ai persévéré et je suis désormais à la tête d'une entreprise rentable qui répond aux besoins de ma famille et de nombreux agriculteurs ghanéens. »

Japhet Sekenya, PDG de BIOTET en Tanzanie, a déclaré qu'il n'avait pas fait d'études d'agronomie contrairement aux trois autres participants, mais que sa famille est issue du milieu agricole.

« J'ai grandi en voyant les gens autour de moi utiliser des binettes et d'autres outils rudimentaires pour cultiver les terres. Je me suis dit que de telles méthodes ne pouvaient pas faire avancer l'agriculture ni attirer les jeunes qui, de nos jours, utilisent les technologies dans leur vie de tous les jours », a-t-il dit.

« C'est pour cela que j'ai créé mon entreprise. Je me suis fixé comme objectif de créer des applications adaptées aux agriculteurs et à tous ceux qui travaillent le long de la chaîne de valeur agricole. »

Le programme ENABLE Youth « Habiliter les jeunes - stimuler la création d'emplois agro-industriels pour les jeunes » (« Empowering Novel Agri-Business-Led Employment ») de la Banque africaine de développement (BAD) a créé un fonds de 15 milliards de dollars EU afin de soutenir la création d'emplois et d'entreprises pour les jeunes et les femmes.

Le programme vise à créer 1,5 million d'emplois dans l'agro-industrie et 300 000 entreprises agroalimentaires sur tout le continent dans les cinq prochaines années.

La BAD a fourni une feuille de route pour la croissance de l'agriculture dans les pays africains avec l'objectif d'injecter jusqu'à 2,4 milliards de dollars EU chaque année pendant 10 ans afin de construire des routes, des infrastructures d'irrigation et des entrepôts en Afrique pour attirer les grands investisseurs.

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