Il a la langue bien pendue. En ce vendredi matin, à la section «beef» du marché central à Port-Louis, Bilall Peermamode harangue les clients. Pas en leur montrant la langue non, mais avec ses dents, qu'il dévoile volontiers à travers son sourire franc. Rencontre sans langue de bois entre deux côtes de bœuf et quelques couches de gras.
Le marché grouille de monde. Les marchands de petits paquets (NdlR, de sacs en plastique) crient à tue-tête. Plus loin, les bouchers. Dès l'entrée, on l'aperçoit. Il a la raie sur le côté, les cheveux gominés formant une sorte de languette sur le crâne. Bilall a une bonne bouille. L'homme de 36 ans attire la sympathie, pendant que la chair fraîche séduit quelques mouches, qu'il chasse à grands coups d'éventail manuel.
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