Procès en sorcellerie contre la presse sur la manière dont elle a traité le dossier Aïcha Diallo, menaces verbales contre les professionnels qui étaient venus couvrir le sit-in suivi d'une déclaration de presse et démentis contre la famille. C'était le menu de la rencontre initiée, hier, par les travailleurs de l'Hôpital de Pikine qui s'expriment, pour la première fois, sur ce dossier.
Pour un sit-in prévu à 9 heures, les travailleurs de l'Hôpital de Pikine ne se sont finalement pointés qu'à 10 heures 30 minutes. «Les journalistes ont intérêt à attendre parce que ce sont eux qui ont besoin de nous. Nous allons prendre notre temps pour débuter cette rencontre. S'ils veulent, ils attendent ; s'ils ne veulent pas, ils n'ont qu'à partir», répond sèchement un syndicaliste quand un journaliste se plaint du retard. Et le ton était donné. «Regardez-les, ce sont de grands menteurs ces journalistes», enfonce un autre. Une remarque qui fait sortir de ses gonds le reporter du journal Rewmi. Des syndicalistes interviennent pour calmer les ardeurs des uns et des autres. L'armistice sera de courte durée. «Ce sont les journalistes qui nous ont amené tout ce problème qui est faux sur toute la ligne. Ils veulent nous mettre en mal avec la population», murmure-t-on dans les couloirs.
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