TAAT, la nouvelle stratégie de la BAD pour assurer 513 millions de tonnes de production alimentaire en plus

AfDB
Le lauréat 2017 du Prix mondial de l'alimentation et président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina.
20 Octobre 2017
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African Development Bank (Abidjan)

Adesina plaide pour une agriculture technologique en Afrique

La Banque africaine de développement (BAD) vient de développer une nouvelle initiative, dite TAAT par acronyme (pour Technologies for African Agricultural Transformation en anglais, soit « Technologies pour la transformation de l'agriculture en Afrique »), une réponse qui mise sur le savoir et l'innovation pour déployer à grande échelle les technologies éprouvées à travers l'Afrique. Le président de la BAD, Akinwulmi Adesina en a fait l'annonce, jeudi 19 octobre 2017, à Des Moines, aux États-Unis, en marge du Prix mondial de l'alimentation qui lui a été décerné cette année.

Vingt-cinq pays africains ont déjà écrit à la BAD pour dire leur intérêt et leur volonté de participer à TAAT et, partant, aider à transformer l'agriculture sur leur sol.

Cette initiative soutiendra la stratégie de la BAD « Nourrir l'Afrique » destinée à mettre un terme aux importations alimentaires massives de l'Afrique aujourd'hui actuelles et à transformer ses économies, en ciblant l'agriculture comme moteur majeur de diversification économique, de richesse et de création d'emplois.

Quelque 655 actions vont être minutieusement développées dans ce cadre, qui devraient générer près de 513 millions de tonnes de production alimentaire en plus et ainsi sortir près de 250 millions d'Africains de la pauvreté d'ici à 2025.

TAAT mettra en œuvre des plans audacieux pour contribuer à une transformation rapide de l'agriculture à travers l'Afrique, en augmentant la productivité agricole dans huit domaines d'intervention prioritaire : le riz, le manioc, le mil, le sorgho, l'arachide, le niébé, le bétail, le maïs, le soja, l'igname, le cacao, le café, la noix de cajou, l'huile de palme, l'horticulture, les haricots, le blé et le poisson.

« TAAT est née de cette consultation majeure et regroupe des acteurs mondiaux de l'agriculture : le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale, la Banque mondiale, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, le Fonds international de développement agricole, le Programme alimentaire mondial, Fondation Bill et Melinda Gates, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique, la Fondation Rockefeller et les organismes nationaux et régionaux de recherche agricole », a indiqué le président de la BAD, Akinwumi Adesina.

« C'est le renforcement des efforts le plus important pour accélérer l'adoption de technologie agricole en Afrique, a souligné le président de la BAD, lauréat 2017 du Prix mondial de l'alimentation. La technologie permettra de faire face à la variabilité et aux nouveaux ravageurs et maladies qui vont sûrement survenir avec le changement climatique », a-t-il dit.

Et Akinwumi Adesina d'expliquer que le TAAT aidera à briser des décennies de systèmes nationaux de distribution de semences limités par des frontières. Les entreprises de semences auront des investissements commerciaux régionaux, non plus seulement nationaux, a-t-il dit. « Ce sera révolutionnaire et cela va décloisonner les industries et les marchés régionaux de semences ».

TAAT, a-t-il expliqué, va être mis en œuvre à travers une plateforme centrale d'exécution collective, coordonnée par l'Institut international d'agriculture tropicale, avec des centres de recherche agricole nationaux, régionaux et internationaux.

Haleh Bridi, directeur de la communication externe pour la région Afrique du Groupe de la Banque mondiale, a décrit TAAT comme une infrastructure régionale de prestation de technologies dédiée à l'agriculture, qui relie entre eux les pays à travers les zones agro-écologiques.

Il a souligné que l'Afrique pouvait s'inspirer de l'Asie, qui a fait « de grands pas » dans sa révolution agricole. « C'est pourquoi nous sommes impliqués dans le programme TAAT », a indiqué le cadre du Groupe de la Banque mondiale.

Directeur du développement agricole à la Fondation Bill et Melinda Gates, Nick Austin a déclaré quant à lui : « La technologie fait clairement évoluer vers la prospérité, une transformation des économies et vers une participation des petits exploitants agricoles. »

« Au niveau local, il y a des variétés. Au niveau local, de nouvelles technologies et solutions existent pour les petits agriculteurs. Nous sommes en mesure de jouer un rôle clé en apportant les meilleures technologies disponibles et en soutenant de nouvelles façons d'aider ainsi les agriculteurs. Nous sommes heureux et enthousiastes à l'idée de participer à cette initiative. "

Agnès Kalibata, présidente de l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), a souligné que les gouvernements africains doivent porter le développement technologique dans l'agriculture : « Ce que TAAT va devoir faire, c'est travailler avec les gouvernements, a-t-elle déclaré. Nous avons beaucoup d'institutions prêtes pour ces technologies. Nous devrions travailler avec les gouvernements pour s'assurer que les technologies ne sont pas seulement prêtes à l'emploi, mais vraiment disponibles pour les pays concernés. Faire en sorte que les agriculteurs accèdent aux technologies dont ils ont besoin est un enjeu majeur et crucial selon moi ».

Le président de la Fondation Rockefeller, Raj Shah, a souligné, quant à lui, l'impact de la technologie sur les rendements agricoles.

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