Au Zimbabwe, c'est toujours la confusion, 48 heures après le coup de force de la soldatesque contre le président Robert Mugabe qui en est encore à se demander ce qui lui arrive.
Car, il y a cinq jours seulement, il était impensable de s'imaginer un seul instant le nonagénaire doyen des chefs d'Etat de la planète en résidence surveillée dans ce qu'il appelait lui-même « sa bananeraie », en référence à son pays qu'il avait complètement mis à ses genoux. Et pour cause. Robert Mugabe était adossé à du roc ; ce qui lui a permis de mener son peuple à la baguette pendant plus de trois décennies, sans adversaire politique véritablement à sa taille. Et ce roc avait pour nom l'armée. Mais depuis trois jours, il est en train de mesurer tout le péril qu'il y a à s'adosser à une telle muraille. En effet, la Grande muette a sorti son armada contre lui, alors qu'il croyait l'avoir totalement et définitivement soumise à sa volonté. La cause de l'ire du Général Constantino Chiwenga et de ses hommes qui ont retourné leurs armes contre le maître de Harare, est que Grace, la tendre épouse de ce dernier, a eu la mauvaise idée de vouloir succéder à son époux et a ostensiblement montré ses ambitions présidentielles au point de faire limoger le vice-président, Emmerson Mnangagwa.
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