Il se croyait indétrônable, indéboulonnable, indélogeable de la présidence zimbabwéenne et du parti au pouvoir, la ZANU-PF. Il avait tout faux. Une semaine après le limogeage de son vice-président, Emmerson Mnangagwa, pour ouvrir la voie à une succession aussi inédite que risible au pouvoir, celle de l'épouse qui succède à l'époux, Robert Mugabe est aujourd'hui contraint à la démission. L'armée d'abord, les populations ensuite, les partis politiques enfin, y compris et surtout le sien, ont resserré l'étau autour de lui, le poussant vers la sortie.
Une sortie par la petite porte pour l'octogénaire qui n'aura pas su partir à temps. En effet, quelle que soit la douceur mise dans ce coup de force atypique, cette révolution de palais consommée à Harare est un pied de nez à l'aura du vétéran de la guerre d'indépendance qu'il est. Où est passée l'intelligence du stratège en chef de la rébellion anticolonialiste qu'il a été ? Qu'est devenue la vision progressiste du panafricaniste révolutionnaire qu'il a fait miroiter sur le continent ?
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