Blaise Compaoré vient de rompre, depuis son exil ivoirien, le silence de cimetière dans lequel il s'était emmuré depuis son départ du pouvoir. Pour un évènement, c'en est un. Et l'homme, tout en ménageant l'actuel président Roch Marc Christian Kaboré et en soulignant dans la foulée qu'il a été « démocratiquement élu », se dit indigné par les propos de ceux qui l'accusent d'avoir entretenu des relations ambiguës avec les groupes terroristes sahéliens, lorsqu'il était au pouvoir.
L'homme qui a régné sur le Burkina pendant presque trois décennies a, en outre, et cela vaut son pesant d'or, ajouté ceci : « J'ai souffert lorsqu'il (Burkina) a été l'objet d'attaques terroristes qui ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines ». Dans l'hypothèse où il serait sincère, l'on peut se réjouir de savoir que malgré les circonstances dans lesquelles il a quitté son pays natal, Blaise Compaoré a encore de l'empathie pour sa patrie, suite aux nombreuses attaques terroristes dont elle a été l'objet. L'on peut également se féliciter, pour peu que cela soit vrai, du fait qu'il ait mis un point d'honneur à balayer du revers de la main, les allégations selon lesquelles il aurait eu, pendant son règne, des liens coupables avec les terroristes d'Al-Quaïda au Maghreb islamique. Toutes ces accusations gravissimes, pour Blaise Compaoré, relèvent de l'affabulation. Mieux, elles portent « les signatures irresponsables et dévoyées par un combat politique dépassé ». L'on peut prendre Blaise Compaoré au mot, tout en lui suggérant de porter plainte, s'il est sûr de ses propos, contre les tenants de ces accusations. Il doit d'autant plus le faire que non seulement, il est censé les connaître, mais aussi il peut contribuer par-là à laver son honneur en démontrant qu'il est blanc comme neige par rapport aux faits qui lui sont reprochés.
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