Conférence économique africaine - S'inspirer en Afrique du développement industriel de la Chine ?

CEA 2017
11 Décembre 2017
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African Development Bank (Abidjan)

L'Afrique, qui peine à assurer la croissance de son secteur industriel, a décidé de s'inspirer de l'école chinoise.

Plusieurs délégations africaines n'ont pas manqué le rendez-vous de la cinquième et dernière session plénière de la 12e Conférence économique africaine (CEA) qui se tenait à Addis-Abeba, en Ethiopie. Cette session avait pour thème : « Institution, compétitivité et politique industrielles à l'ère des chaînes de valeur mondiales : leçons de la Chine ».

Zhongxiu Zhao, professeur à l'université de commerce international et d'économie de Beijing, a rappelé la genèse de l'industrialisation de la Chine, marquée par quatre grandes phases entre 1860 et la fin des années 1990 : la première, entre 1860 à 1900n est marquée par l'importation d'équipements ; la deuxième, de 1920 à 1930, a placé le secteur privé en pole position de l'élan d'industrialisation ; la troisième, entre 1949 et 1980, a recouru à une main d'œuvre bon marché ; et la quatrième, entamée à la fin des années 1990, se caractérise par des mesures d'incitations aux agriculteurs.

Puis la Chine a fini d'entériner sa politique de décentralisation en ouvrant un parc industriel dans 19 provinces.

« C'est une innovation au niveau de la Chine et tous les marchés financiers appuient ces innovations », a tenu à souligné Zhao. Et d'ajouter que la Chine n'a d'ailleurs pas encore achevé son processus de développement industriel, puisqu'un plan, intitulé Made In Chinan a été adopté il y a deux ans pour les périodes 2015-2025, 2025-2035 et 2035-2049. Objectif : faire de la Chine un géant industriel de stature mondiale.

« Ce plan repose sur cinq volets : la qualité, le développement vert, l'optimisation des structures orientées vers les populations (des institutions décentralisées, ndlr), la création de nouveaux savoirs et la planification d'un marché ouvert », a indiqué Zhao. Avant de lancer ce message : « la Chine s'est développée en écoutant ceux qui sont dans le pays, pas en attendant une aide extérieure. Les Chinois ont tenu compte de ce qui se faisait dans leur propre pays ».

Chercheur à l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) le professeur Xiaobo Zhang a, quant à lui, fait état de l'esprit d'entreprise qui a toujours prévalu en Chine, une économie demeurée ouverte. « Dans le secteur du textile par exemple, ce sont des contractuels indépendants qui sont utilisés. Cela veut dire que tout le monde peut devenir entrepreneur », a indiqué Zhang, relevant au passage qu'il y a là une opportunité dont les Africains pourraient tirer profit.

« Au fur et à mesure que les revenus augmentent en Chine, les consommateurs demandent des produits de consommation de plus grande qualité. Par exemple, il y a le café que les Chinois importent beaucoup d'Ethiopie. Il y a donc un énorme potentiel pour les produits agricoles africains. Beaucoup de Chinois veulent aussi visiter l'Afrique. Le secteur touristique est donc à développer », a conseillé Zhang.

Professeur à l'université de commerce international et d'économie de Beijing, madame Fang Xia a invité les pays en voie de développement à démontrer qu'ils peuvent produire eux-mêmes pour s'inscrire dans la chaîne de valeur mondiale.

« Vous avez l'avantage de la proximité avec l'Europe. Il vous faut créer des zones économiques à travers vos pays. Il y a des défis dans beaucoup de pays africains et la Chine peut aider à les surmonter. Les infrastructures sont un secteur clé à améliorer. Cela permettra à tout le processus de se mettre en place », a suggéré Xia.

La Conférence économique africaine (AEC) 2017 a lieu du 4 au 6 décembre 2017 à Addis-Abeba, en Éthiopie, sur le thème « Mettre la gouvernance au service de la transformation structurelle ».

Co-organisée par la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'AEC offre un forum unique aux économistes et aux décideurs pour débattre dans le souci d'améliorer l'accès à l'information et à la recherche concernant les questions économiques et la qualité de la prise de décisions en ce domaine.

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