Au début de la semaine en cours, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a procédé au lancement des travaux de bitumage de la route Kantchari/Diapaga/frontière du Bénin. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'événement était des plus attendus. Mieux vaut tard que jamais, est-on tenté de dire.
Et je comprends pourquoi les populations de la région de l'Est, et plus particulièrement celles de la province de la Tapoa, étaient en liesse. C'est tout à fait normal. Car, ceux qui connaissent la zone, savent qu'elle est complètement coupée du monde. La situation devient encore pire en saison des pluies où il est pratiquement impossible de rallier un point à un autre. Moi j'en sais quelque chose, car ayant effectué un voyage en début du mois écoulé à Diapaga. Laissez-moi vous dire que pour un tronçon de moins de 500 kilomètres, nous avons passé toute la journée à rouler. Partis de Ouagadougou à 7h, nous sommes arrivés à destination aux environs de 20h. Franchement, c'était désagréable et même très désagréable. C'est pourquoi je tire mon chapeau à Roch Marc Christian Kaboré pour avoir prêté une oreille attentive au cri du cœur des populations de la Tapoa. Moi, je n'aime pas les comparaisons, mais je sais que pendant des années, le problème d'infrastructures routières s'était toujours posé, mais le régime d'alors faisait semblant de ne rien voir ni entendre. Le plus souvent, c'est à l'approche des élections que l'on voyait venir certains fils de la localité pour encore promettre ciel et terre. Une fois qu'ils obtiennent ce qu'ils veulent, ces « grosses têtes » (expression utilisée en gulmancéma pour désigner les grandes personnalités) disparaissent avec leurs « voitures fessues » (grosses cylindrées, en l'occurrence les V8), abandonnant les populations à elles-mêmes.
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