La Galerie nationale d'art présente, jusqu'au 6 mars prochain, l'exposition « Condoléances : les larmes de la peinture » de l'artiste plasticien Cheikh Niass. Avec plus d'une quarantaine de toiles, ce travail est un hommage à la mémoire des artistes sénégalais et acteurs culturels décédés.
L'impuissance de l'homme devant la mort est une réalité même si sa soumission n'enlève en rien la douleur éprouvée à la suite de la perte d'un ou d'êtres chers. Avec son exposition «Condoléances : les larmes de la peinture », l'artiste sénégalais Cheikh Niass panse ses plaies et extériose le poids d'un deuil hantant ses nuits et ses journées. Rongé par la disparition d'un bon nombre de ses pairs, amis, compagnons et confidents, le peintre a, dans sa solitude, composé plus d'une quarantaine de toiles à la mémoire de ces illustres disparus. Des artistes de renom qui ont pour noms : Ibou Diouf, Amadou Sow, Ndary Lô, Issa Samb dit Joe Ouakam... « Les larmes de la peinture » est un cri d'hommage et de détresse à travers trois séries peignant des souvenirs et des émotions. C'est aussi ce sentiment de nostalgie émanant de l'envie d'un retour au pays natal dans une ambiance particulière. Cheikh Niass pleure ses amis ; ses œuvres ont le parfum des funérailles. Que ce soit le titre « Aux âmes nobles nobles » ou celui de « Bawnaan » ou encore « Les larmes de la peinture », l'exposition est un dialogue permanant avec les disparus. Des disparus pourtant toujours présents. Dans son travail, l'artiste donne raison à Birago Diop : « Les morts ne sont pas morts ». Ses coulées de peinture laissent voir des hommes en mouvement contrastés par des champs d'ombre, des empreintes et des taches au bout d'une bonne partie des toiles. Le plasticien utilise ce procédé symbolique pour parler de la présence de ces disparus à travers l'effet de souvenir et des pensées.
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