Hechmi Hmidi, secrétaire d'Etat au ministère de l'Energie et des Mines, accompagné du directeur général des mines et du PDG de la CPG, ont élu domicile depuis trois jours au siège du gouvernorat qui fut envahi par des centaines de jeunes venus des différentes délégations du bassin minier à la recherche des raisons de ce mutisme qui n'a que trop duré. Dialoguer avec eux est loin d'être une sinécure. Et pour cause, avec une confiance ébranlée, il sera difficile de les convaincre, de les reconquérir. La place du gouvernorat donne le décor d'une ruche d'abeilles même si la saveur du miel n'y est pas. Nous y étions pour jauger l'attente de ces manifestants qui se sont déplacés pour laisser entendre leur voix.
Fatma Zohra, 35 ans, technicien supérieur en informatique, déclare: «Nous sommes venus de Moularès pour rencontrer le secrétaire d'Etat. Je fais partie du groupe qui bloque la voie ferrée avec 11 autres sit-inneurs. Nous voulons une source de revenu pour vivre dignement, et ce n'est pas seulement la CPG qui nous intéresse. Nous en avons assez des promesses du passé. Nous voulons retrouver notre dignité dans une ville devenue invivable à cause du phosphate et cette fois-ci, nous sommes décidés à aller au bout de nos requêtes. La voie ferrée ne sera dégagée et les campements ne seront levés des sites de production que lorsque nos doléances seront entendues. Les promesses, on en a assez depuis 2008. Donnez-nous de quoi subsister, on libère les lieux. Sinon, le blocus pourrait durer une éternité».
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