Sénégal: Les prémices d'un équilibre « mixte énergétique» tant recherché

27 Février 2018

Le Sénégal n’a-t-il pas atteint l’équilibre tant recherché pour asseoir une mixte énergétique ? La question s’impose vu les réalisations déclinées par le Directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec). Mouhamadou Makhtar Cissé l’a fait savoir dans le cadre d’une rencontre annuelle avec la clientèle de l’entreprise, tenue le samedi 24 février à Dakar.

La Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) a un parc de production relativement confortable avec une diversification de ses sources d’énergie dont 10% d’hydroélectricité avec Manantali, 20% d’énergie solaire et le reste étant thermique en attendant l’arrivée du gaz.

Ce qui parait un « mixte équilibré » aux yeux du Directeur général de ladite entreprise. Mouhamadou Makhtar Cissé s’entretenait avec la presse en marge d’une rencontre annuelle que la Senelec avait dédié à sa clientèle.

Selon lui, en cinq ans, la société qu’il manage est passée d’un parc 100% thermique à un parc qui laisse une place à 20% d’énergie renouvelable à travers les centrales photovoltaïques récemment inaugurées dans le pays. « C’est une performance remarquable pour le Sénégal et le Plan stratégique de Senelec a pour vocation à consolider cela ».

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Il assure que c’est une vision du président de la république qui a voulu que la production soit une mixte énergétique faisant une part importante aux énergies renouvelables.

Cet état de fait devrait mettre, au final, le pays à l’abri de la tyrannie du pétrole et autres sources d’énergies fossiles souvent secouées par les fluctuations du marché international et dont les répercutions se font sentir sur le coût de l’électricité vendu aux consommateurs sénégalais.

Ce tableau reluisant cache mal les défis énormes qui s’imposent à la société notamment la maîtrise totale de la chaine de valeur, s’assurer de la disponibilité du produit.

Un défi que l’entreprise compte relever à travers son Plan Stratégique 2020 validé par le gouvernement sénégalais en conseil des ministres.

Pour  M. Cissé, l’énergie produite doit être transportée et distribuée pour être à la disposition des clients. Ce qui nécessite des investissements importants pour moderniser et fiabiliser les réseaux de transport et de distribution. D’où le programme d’investissement de plus 600 milliards de F Cfa qui a été arrêté pour trois ans, dont 169 milliards de l’Etat sénégalais. Ce qui va permettre de continuer les investissements au niveau du transport et de la distribution.

Ce qui n’est pas toujours évident si l’on connait les problèmes de trésorerie qui secouent parfois le secteur. « Si les investissements ne sont pas consentis par anticipation, on risque de renouer avec la situation de 2011 », avertit le directeur général de la Senelec. Une année qui a été marquée par les émeutes de l’électricité au Sénégal.

Pour se prémunir de tout cela et réussir les objectifs fixés, M. Cissé pense qu’il faut une transformation de l’entreprise. Ce qu’il s’emploie à faire en essayant de réorganiser les ressources humaines et la fonction des approvisionnements. Mais surtout en établissant un dialogue permanent avec les clients. « La finalité c’est de faire de Senelec une entreprise performante, attractive ».

L’énergie doit être transportée et le maillage total du territoire national n’est pas encore effectif. Il y a des parties du pays qui ne disposent pas encore d’électricité. Ce qui parait surprenant aux yeux de certains observateurs du moment que le Sénégal vend même de l’électricité à certains de ses voisins comme le Mali, la Gambie.

Le problème de la production est résolu mais le déficit de ligne de transporter et de distribuer le produit partout dans le pays.  Ce qui fait dire à M. Cissé que les défis les plus importants reviennent à fiabiliser les réseaux de transport et de distribution, les sécuriser à travers un maillage qui rendra le réseau résilient pour supporter tous les chocs.

A cela, il ajoute un défi également permanent qui est de garder cette confiance avec la clientèle pour travailler dans un climat apaisé et réussir la mission au bénéfice de tout le monde.

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