Sénégal: Près de 400 millions de F Cfa mobilisés par le fonds d'investissement WIC pour les femmes

9 Mars 2018

Une bonne nouvelle pour les femmes entrepreneurs du Sénégal. Le fonds d’investissement créé par des femmes et destiné exclusivement aux femmes, dénommé WIC (Women’s Investment Club), a pris son envol. En presque trois ans d’activités, ses 73 membres ont mobilisé près de 400 millions de F Cfa. Viennent s’ajouter les 500 millions de F Cfa que la Délégation à l’emploi rapide, logé à la présidence de la République du Sénégal, va investir dans le fonds.

Le fonds d’investissement WIC (Women’s Investment Club) Sénégal se positionner comme une alternative crédible ou mode de financement offrant beaucoup d’opportunités aux femmes entrepreneurs pour réaliser leur potentiel. Il est en train de développer différents mécanismes de financement.

Après ses trois premières années d’exercice, il est parvenu à mobiliser près de 400 millions de F Cfa. Ce bilan d’étape a été livré par sa présidente, Mme Madjiguene Sock. C’était en marge d’un panel organisé le 08 mars à Dakar, à l’occasion du WIC 2018 et de la journée internationale de la femme.

Mme Sock a confié à la pesse que WIC est le premier club d’investissement créé par des femmes et pour des femmes en Afrique de l’Ouest. Il compte à ce jour soixante-treize (73) femmes membres issues d’horizons divers, engagées à agir afin de faire évoluer le paysage économique des femmes dans la région. Elles ont mis en commun leur épargne et investissement dans la Bourse des valeurs mobilières (Brvm).

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Avant de rappeler que le WIC s’est avéré être la meilleure option de départ pour divers raisons à savoir des procédures plus allégées, une connaissance plus approfondie du marché financier et de ses compositions.

Un Fonds syndiqué WIC pour les start-ups et les TPE

Après avoir pris ses marques, le WIC Sénégal s’achemine vers le lancement de son fonds Syndiqué qui va se focaliser sur les start-ups et les Très petites entreprises (Tpe) créés ou dirigés par des femmes. Un appui aussi bien financier que techniques leur sera apporté.

La présidente du WIC avise que les investisseurs du fonds syndiqué seront aussi bien institutionnels qu’individuels. C’est dans cette dynamique que la Délégation à l’emploi rapide des femmes et des jeunes (Der) du Sénégal va investir 500 millions avec le WIC. Une convention de partenariat a été signée à cet effet, au cours de ce même panel qui avait convoqué la réflexion autour du thème « Les clés d’un entreprenariat féminin dynamique et performant au Sénégal ».

Un acte qui, selon Mme Sock, sera succédé par des rencontres avec des femmes entrepreneurs, des échanges sur leurs projets à l’idée de les motiver et montrer à d’autres jeunes femmes les possibilités entrepreneuriales.

L’idée du fonds syndiqué est, pour le WIC, de travailler avec ces entreprises pour voir comment investir pour leur croissance, créer de grandes championnes sénégalaises qui pourront se développer dans le pays, dans la sous-région et dans le monde.

Les obstacles qui freinent l’entreprenariat féminin

Malgré ce nouvel élan impulsé par le Fonds d’investissement, les femmes entrepreneurs continuent de se confronter à plusieurs obstacles. Les avis recueillis lors des échanges de ces Women’s Investment Club 2018 a permis de s’en rendre compte.

Le document de présentation du WIC fait état d’une étude de la banque mondiale qui révèle que sur 5 169 entreprises étudiées, seules 13% sont détenues dans une proportion majoritaire par des femmes.

Avant d’ajouter que les femmes chefs d’entreprise sont une minorité partout dans le monde et que le Sénégal ne fait exception avec 22,9% des entreprises détenues par des femmes.

Ce qui fait dire à la présidente du WIC que l’entreprenariat est difficile avec des contraintes qui ont trait à l’environnement au Sénégal, que ce soit au niveau de la fiscalité, l’accès au financement.

Ce qui, à son avis, nécessite des innovations mais aussi des réformes sur le cadre réglementaire de la zone UEMOA afin d’amener les réseaux d’investisseurs à s’organiser de manière différente, et à prendre des risques.

Devant cet état de fait, l’une des panélistes recommande l’initiation d’espaces de réseautage et de mentoring pour les femmes afin de leur donner le courage de persévérer dans l’entrepreneuriat.

Ndèye Absa Gningue, initiatrice de JEADER, pour sa part, parle de commencer à la base en développant l’entreprenariat juvénile.

La communicante Mariame Tendou Camara, quant à elle, invite les femmes entrepreneurs à s’appuyer sur la transformation digitale pour faire face aux nombreux défis.

Des défis qui ont pour noms, entre autres, d’amener les hommes à épouser la volonté d’entreprendre des femmes. A l’unanimité, les intervenantes du panel ont mis le doigt sur les difficultés que rencontre la femme face à ses obligations professionnelles et familiales.

Sans oublier les autres contraintes au niveau social sur lesquels les organisations de femmes, avec l’appui des organismes internationaux, travaillent à éradiquer.

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