Le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abbassi, a du pain sur la planche. Les mesures décidées et annoncées, la semaine dernière avec son staff, ne jugulent pas pour autant la crise profonde. Certes, l'on se réjouit depuis hier que les réserves en devises aient augmenté d'un jour, renversant la tendance vers le bas observée depuis des mois. Il n'en demeure pas moins qu'on est toujours à seulement 79 jours d'importations. Un chiffre catastrophique en somme.
Côté arrangements politiques, la situation ne se décrispe guère. Le corporatisme et l'isolationnisme reprennent du poil de la bête. Les partis politiques de la majorité gouvernementale dite d'union nationale s'étripent. Ils étaient neuf signataires du document de Carthage. Depuis, leurs rangs se sont clairsemés. Le pôle Nida-Ennahdha se dilue et se recompose au gré des humeurs. Ils se sont opposés dans une véritable passe d'armes à l'occasion de l'élection parlementaire de quatre membres de la Cour constitutionnelle. Ce n'est même plus le donnant-donnant ayant présidé jusqu'ici à leurs rapports. C'est plutôt le chacun pour soi et l'intérêt public aux enchères.
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