Le procès de Gilbert Diendéré et de ses 83 co-accusés a été suspendu, le jeudi 22 mars 2018, deuxième jour de reprise de l'audience. En attendant le lundi 26 mars prochain pour la réouverture, le tribunal devra statuer sur des questions préliminaires soulevées par les avocats de la défense.
Au deuxième jour de la reprise du procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, hier jeudi 22 mars 2018 à Ouagadougou, les avocats de la défense ont changé de stratégie. Contrairement à l'audience du 27 février au cours de laquelle ils avaient claqué la porte du tribunal, cette fois-ci, ils décident, entre-temps, de s'emmurer dans le silence et de ne plus prendre part aux débats. Ils entendent, par cette attitude, amener le tribunal à statuer sur leur demande de récusation du président Seydou Ouédraogo et de son conseiller. En effet, les avocats estiment que le président du tribunal et le juge conseiller sont nommés par le ministre en charge de la justice René Bagoro, lui-même partie civile au procès. Ils tiennent leur conviction de l'alinéa 1 de l'article 27 du code de justice militaire qui dispose que « tout prévenu, tout inculpé dispose du droit de récusation à l'égard des membres de la juridiction militaire » et de l'alinéa 3 qui indique que « dans tous les cas, le tribunal statue par décision motivée ». Pourtant, ils n'ont pas été avares en parole à l'entame du procès.
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