La disponibilité des jeunes ruraux en dehors des travaux champêtres est une opportunité pour l'entreprise de grands travaux à forte intensité de main-d'œuvre. Couplée à la volonté des pouvoirs publics de promouvoir le volontariat citoyen pour pallier certaines insuffisances, elle se présente comme une aubaine pour un territoire en chantier. Kahène, une commune rurale sinistrée après des inondations, a servi de laboratoire à ce qui pourrait devenir sous peu un label ainsi exposé : encadrer les jeunes et les mettre au service de la communauté. Sept mois après avoir été presque rayé de la carte, ce village-centre du département de Koumpentoum revit.
Ses traits fins et réguliers posés sur une face angélique trahissent ce qui a été une beauté de jeunesse. Sa coquetterie - foulard de mise, tatouages sur le pourtour de la bouche, henné aux pieds et aux mains -, rehaussée par un port à la fois rustique et altier, détonne dans le brouhaha du chantier de ce qui sera sa nouvelle maison. Elle ne boude pas son plaisir dans une ambiance de jour de marché au milieu de la foule. Les choses avancent vite. On en a terminé avec les fondations. Les murs sont sortis de terre.
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