Afrique: 12 milliards de dollars de la BAD pour « transformer le désert en énergie »

Les dunes de Tadrart Acacus, une zone désertique de l'ouest libyen.
9 Avril 2018

La Banque africaine de développement (Bad) s’est engagée à investir 12 milliards de dollars USD dans l’énergie renouvelable sur la période 2016-2020. Le responsable pays de l’institution au Sénégal, M. Serge Marie N’Guessan l’a fait savoir ce lundi 9 avril à Dakar. C’était à l’ouverture des travaux de la «Mission  conjointe d’identification du programme Transformer le désert en énergie Dakar 2018». Cette manne va, en partie, permettre la réalisation du programme « Transformer le désert en énergie » qui touche 11 pays de la zone de la Grande Muraille Verte. En attendant l’apport d’autres bailleurs.

« Transformer le désert en énergie ». C’est l’ambition que se sont données la Banque Africaine de développement (Bad) et l’Agence française de développement (Afd) à travers un programme qui touche 11 pays de la zone sahélo-saharienne et précisément les habitations qui longent la grande muraille verte.

Selon le coordonateur de « Transformer le désert en énergie », le Dr Assyonsar Masra  Succès, le programme est la déclinaison opérationnelle du Nouveau Pacte pour l’Energie en Afrique, dans la région sahélo-saharienne du continent africain, comprenant les pays de l’Alliance pour le Sahel et ceux situés le long du tracé de la Grande Muraille Verte.

A l’en croire, cette partie du continent africain qui comprend 11 pays (Burkina Faso, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Soudan et Tchad)  a une population estimée à 400 millions de personnes dont environ 250 millions sont sans accès à l’électricité.

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Et estime que cette initiative est une approche de développement programmatique. Elle vise à promouvoir des solutions d’énergie pour alimenter les ménages, les PME, le pompage d’eau pour l’élevage, l’irrigation, les chaînes de valeur agricoles et les résiliences au changement climatique en développant l’énorme potentiel en énergie solaire dans cette partie désertique du continent africain.

Dans cette même veine, le représentant pays de la Bad, M. Serge Marie N’Guessan fait savoir que l’accès universel à l’énergie nécessitera beaucoup de moyens financiers. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, la BAD s’est engagée à investir 12 milliards USD dans l’énergie renouvelable sur la période 2016-2020.

D’après lui, cet engagement se fait avec les autres partenaires techniques et financiers et le secteur privé pour plus de synergie. Ainsi, poursuit-il, pour chaque dollar de la Banque nous souhaitons mobiliser quatre à dix dollars auprès des autres bailleurs acteurs pour cette initiative.

Il faut souligner qu’à côté de la BAD et de l’AFD, l’Agence Internationale d’Energie Renouvelable (Irena), Solar Plaza, les acteurs du secteur privé et d’autres Partenaires Techniques et Financiers (PTF), se sont investis dans ce programme.

Ces assises de deux jours à Dakar ont pour objectif d’identifier les opérations (projets d’investissement, programmes d’appuis aux réformes, assistance technique) éventuelles à appuyer dans les prochaines années dans le cadre de ce programme.

M. N’Guessan a expliqué que le Sénégal a été choisi pour le lancement de ce projet grâce au rôle pionnier que joue le pays dans la transformation du solaire en énergie au sud de la Grande Muraille verte.

Pour lui, la réalisation de la Centrale Tobène Power d’une capacité de 105 mégawatts et celle prévue des centrales solaires de Bokhol et de Malicounda constituent des actions concrètes traduisant la volonté des autorités sénégalaises de fournir l’énergie durable aux populations surtout rurales.

Dans cette même veine, le directeur de l’AFD au Sénégal, Mme Laurence Hart s’est félicitée du fait que le Sénégal ambitionne d’atteindre 30% d’énergie solaire dans son mix énergie à l’horizon 2019 après avoir obtenu 21%.

Pour elle, le challenge pour le pays réside dans l’initiation de solutions intelligentes pour réussir l’intégration de l’énergie solaire dans le réseau de Sénégal et développement des moyens de stockage.

Mme Hart estime que le programme « Transformer le désert en énergie » dont le soubassement est le « partenariat » devrait veiller à la mise en place d’écoles de formation en solaire.

Dans cette même veine, un spécialiste qui prend part à ces assises de Dakar pense que les acteurs doivent beaucoup insister sur l’aspect transfert de technologie.

Un acteur du secteur privé pense que ces genres de programmes doivent aider à positionner le secteur privé dans le secteur du solaire en développant l’industrie photovoltaïque locale.

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