Je reviens du Rwanda. Je m'y étais rendu du 6 au 10 avril, pour prendre part aux cérémonies marquant les commémorations du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. J'y étais sur invitation de ma collègue chargée de la Culture et des Sports. Quand on visite ce pays, vingt-quatre (24) ans après le génocide, on en revient gonflé de fierté et de confiance. Sans exagération aucune, un voyage dans ce pays produit, en vous, les mêmes sensations qui vous habitent, quand vous sortez d'une salle de cinéma, après une séance de projection du film black Panther. Cette fiction qui caracole dans les box-offices réconcilie le peuple noir avec lui-même, en le décrivant comme le moteur de sa propre histoire, en l'imaginant comme un bâtisseur et un acteur principal dans l'œuvre de construction d'une civilisation universelle.
A l'image des personnages de cette fiction qui subliment le noir, le Rwanda, en refusant de s'enfermer dans un passé tragique et désespérant pour en rester un prisonnier, a décidé de construire habilement et avec détermination son avenir de façon stupéfiante. Il est peut-être quelque part l'inspirateur des producteurs de ce film. Ce pays fait la preuve que nulle fatalité, tenant on ne sait à quoi, en tous les cas, pas à l'emplacement géographique et encore moins à la race, ne saurait à jamais clore le destin d'une nation.
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