Dans ce registre, la cité Ghazala (délégation de Raoued) demeure tout simplement une énigme, un casse-tête qui taraude l'esprit de ses habitants. C'est d'autant plus vrai que près de 80% des chaussées de cette cité sont encore dans un état piteux : couches d'asphalte éventrées, nids de poule à gogo et tous les accessoires d'un décor maussade et lugubre. Au point que l'on peut dire qu'un pilote champion de Formule I s'y perd et y laisse des plumes.
Les habitants de la cité, eux, sont inconsolables. Eux qui sont condamnés, au volant de leurs voitures, à des acrobaties quotidiennes affolantes pour se rendre à leur travail ou pour rentrer chez eux. Eux dont les véhicules, aussi neufs soient-ils, sont devenus, ô fatalité, de fidèles clients des mécaniciens, en quête désespérée d'une pièce de rechange (généralement des roulements) parfois introuvable. «En l'espace de seulement six mois, j'ai dû réparer ma bagnole à trois reprises», se lamente un habitant du coin qui évoque l'obligation de la mobilisation, à cause justement du mauvais état des chaussées, d'un budget annuel pour les allers et retours au service du garagiste des environs.
...