Le jury de la compétition officielle de la 71e édition du festival de Cannes, présidé par l'actrice australienne Kate Blanchett, a favorisé dans son palmarès les films qui se sont focalisés sur les minorités et la souffrance humaine. Et l'on comprend que la Palme d'Or a été attribuée, comme nous l'avons pronostiqué, au si touchant et émouvant «Une affaire de famille» du Japonais Hirokazu Kore-Eda qui a braqué sa caméra, avec grâce et délicatesse, sur une famille de marginaux qui recueille une enfant maltraitée. «Cannes est un endroit où l'on reçoit beaucoup de courage. Je ressens l'espoir que les mondes qui s'affrontent peuvent peut-être se rejoindre», a déclaré le réalisateur en recevant son trophée.
Une Palme d'Or spéciale a été accordée, d'autre part, au grand Jean-Luc Godard pour son film «Le livre d'image». Une première dans l'histoire du festival. La présidente du jury déclarant qu'il s'agit «d'un artiste qui a fait avancer le cinéma et a toujours repoussé les limites, cherchant, sans cesse, à définir et à redéfinir le cinéma. Pour la première fois de l'histoire du festival nous allons remettre une Palme d'Or spéciale à Jean-Luc Godard». Il était temps, ainsi, de réparer cette injustice en décernant, enfin, une récompense suprême à celui qui renouvela, avec ses pairs de «La Nouvelle Vague», le cinéma mondial. Une Palme largement méritée, tel un couronnement de parcours d'un auteur-réalisateur qui réinvente le cinéma à chacun de ses films, de vrais pépites cinématographiques, à preuve «Pierrot le fou» (affiche de cette édition) , «A bout de souffle», «Le mépris», etc.
...