Pour tous, la référence à l'œuvre de Franz Fanon a été un passage obligé. Qu'il s'agisse d'art, de société ou d'économie, ses écrits résonnent fort encore aujourd'hui, dans un contexte local et mondial où, grande conclusion de la table ronde, la lutte anticoloniale est encore loin d'être achevée.
Un extrait de « Les damnés de la terre » de Fanon a été le point de départ de Seloua Luste Boulbina pour dire que la décolonisation porte essentiellement sur les corps, dans le sens où elle marque la transformation des corps en sujets. La violence exercée par le colonisateur est physique, mais aussi culturelle et identitaire, où le premier, surtout dans le cas de la France, souligne la philosophe, s'attribue le rôle du « civilisé » et « civilisateur », reniant à l'autre, le colonisé, sa subjectivité, en posant sur lui un regard exotisant et orientaliste. L'un des exemples les plus édifiants est la danse du ventre, qui illustre ces « rendez-vous manqués qui déforment le sens ».
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