Congo-Kinshasa: Un an après, quel bilan de l'état de siège en RDC ?

Cela fait un an ce 6 mai, que le Nord-Kivu et l'Ituri dans l'est de la RDC, sont sous état de siège pour lutter contre les groupes armés.

L'état de siège, cette mesure phare de Félix Tshisekedi dans le domaine de la sécurité, a déjà été prorogée à 23 reprises. Mais après un an d'état de siège, le niveau de violence n'a pas baissé dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.

Selon le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), au moins 2 563 civils ont été tués par des bandes armées. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, affirme que cette situation explique l'annonce par le président Félix Tshisekedi de la tenue d'une table ronde sur l'état de siège.

'"l a estimé qu'il serait nécessaire qu'autour d'une table ronde qu'il va organiser, que le gouvernement, que les députés nationaux, que l'armée et les services de sécurité, se mettent autour d'une table pour proposer les mesures qui vont nous permettre d'aller vers la paix", explique-t-il.

Collaboration entre forces de sécurité et population

La Commission défense de l'Assemblée nationale a dénoncé en septembre dernier une mesure prononcée sans planification d'actions stratégiques, sans un montage financier conséquent et cohérent et sans définition d'objectifs.

%

Juvénal Munobo, député national élu du Nord-Kivu et rapporteur de la Commission défense à l'Assemblée nationale, estime qu'il faut repenser la stratégie militaire.

Selon lui, il faut "s'assurer que le commandement au Nord-Kivu et en Ituri tient toujours. Au besoin, il faut le changer. Il faut aussi arriver à améliorer, à assainir les relations entre les forces de sécurité et la population parce que sans cette collaboration entre les deux parties ça va être difficile de ramener la paix."

Envisager des approches non militaires

Les experts estiment que les multiples défaillances de l'appareil sécuritaire congolais sont l'une des causes profondes du conflit dans la partie orientale du pays.

Jean-Jacques Wondo, spécialiste des questions militaires et géostratégiques, pense que la solution ne doit pas être exclusivement militaire.

Pour lui, "il suffit de voir d'autres aspects, comme le dialogue entre communautés, mais aussi le travail au niveau de la région. On a tendance à croire que le Congo produit l'insécurité mais on oublie que c'est une insécurité qui est importée des pays voisins."

En attendant l'évaluation de l'état de siège, le Baromètre sécuritaire du Kivu note qu'en une année, trois territoires, à savoir Beni dans le Nord-Kivu, Irumu et Djugu en Ituri, ont concentré l'essentiel de la violence contre les civils.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.