Treize mois, soit 395 jours, que notre confrère Olivier Dubois est retenu en otage. Journaliste indépendant travaillant pour Libération, Le Point et Jeune Afrique notamment, il a été enlevé le 8 avril de l'année dernière à Gao, dans le nord du Mali, alors qu'il était en reportage.
Depuis son enlèvement, il est apparu dans deux vidéos, l'une diffusée il y a un an, l'autre il y a un peu moins de deux mois. Olivier Dubois y explique être aux mains du Jnim, le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique, et demande à tous ceux qui œuvrent à sa libération de continuer de le faire.
Les autorités maliennes et françaises ont à plusieurs reprises assuré de leur entière mobilisation, sans livrer davantage de détails sur les actions entreprises.
Il y a deux semaines, l'avocat de la compagne d'Olivier Dubois exigeait l'ouverture d'une information judiciaire, en France, afin d'accéder au dossier jusqu'ici tenu secret par le parquet national anti-terroriste.
La pétition lancée il y a un an par sa famille, pour exiger que la libération d'Olivier soit érigée en priorité politique, recueille aujourd'hui près de 100 000 signatures.
Comme chaque 8 du mois depuis son enlèvement, RFI donne la parole aux proches d'Olivier Dubois. Dans sa dernière vidéo, Olivier confirmait qu'il pouvait entendre leurs messages. Alors RFI continue - en dépit de la suspension de notre antenne au Mali par les autorités de transition, mécontentes de la diffusion de certaines informations, RFI reste accessible sur ondes courtes.
Bonjour Olivier, une fois encore, une fis de trop, j'ai la possibilité de te dire ces quelques mots qui j'espère te trouveront en bonne santé malgré ta situation. Pour info, Nicolas est parti au Canada pour travailler. Je pense beaucoup à toi et voudrait rapidement te serrer dans mes bras. Je crois que le chemin de la liberté est pour bientôt. Courage. Sandra et moi, nous t'aimons et te disons à bientôt.
André-Georges Dubois, père d'Olivier Dubois
Chaque jour qui passe ouvre une brèche d'espoir d'attente de te revoir. C'est une situation plus qu'insupportable qui dure depuis plus d'un an, sans vraiment d'éléments concrets de nos instances gouvernementales [...] Nous continuer à oeuvrer et faire tout ce qui est possible de faire pour te sortir de cette épreuve. tu es fort, courageux, patient. Garde la foi. Les choses vont s'améliorer. Je crois fortement que cette situation sera bientôt terminée, pour que tu retrouves enfin ta vie, nos vies à tous. Je pense à toi mon fils, je t'embrasse.
Hamadoun Nialibouly et Moussa M'Bana Dicko, deux confrères journalistes maliens, sont eux aussi retenus en otage, depuis plus d'un an et demi pour le premier, plus d'un an pour le second.