Afrique: Inquiétudes au Bénin suite aux attaques terroristes

Dans certaines zones qui ont subi des attaques, la vie n'est plus la même. Et pour des analystes, une réponse sous-régionale s'impose.

Ces attaques meurtrières successives dont fait l'objet le Bénin depuis décembre 2021, ont touché plusieurs localités dans le nord du pays.

La dernière en date est celle perpétrée contre un commissariat de police, à Karimama, la ville la plus septentrionale du Bénin, frontalière avec Niger, où un policier a trouvé la mort, un autre a été blessé et des dégâts matériels ont été enregistrés.

Pour Oswald Padonou, les Etats ne peuvent pas se permettre d'attendre que les bilans s'alourdissent pour réfléchir ensemble à une stratégie de lutte.

Le président de l'association béninoise d'études stratégiques et de sécurité estime qu'il manque une coordination sous-régionale.

"Quand on remonte le fil des actes terroristes de la région, depuis les commanditaires jusqu'aux exécutants, on se rend bien compte qu'il y a toujours un facteur d'extranéité, au-delà des questions locales qui peuvent être une sorte de rampe pour la doctrine que portent les groupes armés terroristes".

Et l'expert d'ajouter : "Donc en surfant sur les fragilités qu'il y a au niveau de certaines localités, on se rend compte qu'il y a toujours, d'une manière ou d'une autre un facteur transnational. C'est cette coordination-là que me paraît insuffisante".

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Beaucoup de chemin à parcourir

Le manque de synergie est flagrante nonobstant les instruments mis en place par chaque état et les efforts de partenariats qui existent déjà entre les différents pays.

Margaud Wipf est la coordonnatrice principale du bureau sur l'état de droit en Afrique subsaharienne francophone de la fondation Konrad Adenauer. Pour elle, il faut aller au-delà.

"Il faut le souligner, des efforts sont faits, de coopération, de coordination entre les services en interne dans chaque pays mais aussi entre les pays, il y a de plus en plus d'initiatives qui sont nées et qui permettent justement d'améliorer le travail, la synergie, mais on a encore beaucoup de chemin à parcourir et surtout parce que l'infraction terroriste est très souvent de nature transfrontalière".

De nouvelles mesures de sécurité

Pour cela, la présence de l'Etat doit être renforcée, préconise Oswald Padonou. Une présence notamment sur l'offre de justice encore faible aux yeux du président de l'association béninoise d'études stratégiques et de sécurité.

"Effectivement, une présence en termes de services publics, de satisfaction de besoins sociaux de base avec des écoles, des centres de santé, des centres de loisirs, en tout cas de quoi assurer un minimum de bien-être pour la population. Mais c'est surtout la justice, la justice pas seulement comprise au sens institutionnel, mais la justice comme l'ensemble du dispositif qui permet de garantir cette sécurité durable au bénéfice de la population".

En la matière, depuis les attaques de positions militaires à Porga et du commissariat de Monsey à Karimama, le gouvernement béninois a mis en place de nouvelles mesures de sécurité et a renforcé en particulier les dispositifs installés le long des frontières avec les pays voisins.

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