Au Mali, l'économiste Etienne Fakaba Sissoko entendra ce mercredi le délibéré de son procès pour des " propos tendant à la stigmatisation ou à la discrimination religieuse ".
L'économiste malien est poursuivi d'une part dans une affaire de faux diplôme, pour laquelle il est actuellement sous mandat de dépôt, et d'autre part pour avoir tenu des " propos tendant à la stigmatisation ou à la discrimination religieuse ". Etienne Fakaba Sissoko avait critiqué la tenue d'un concours de la fonction publique et celle des Assises nationales de la refondation, organisées par le gouvernement de transition à Noël. Il estimait que dans un État laïque, le choix de cette période portait préjudice aux chrétiens du Mali.
Mais son avocat estime que ce sont avant tout ses prises de position médiatiques sur les conséquences néfastes pour le Mali des sanctions économiques de la Cédéao qui lui ont valu ces poursuites qualifiées de " politiques ". Pourtant, maître Ibrahim Marouf Sako veut croire dans l'indépendance de la justice de son pays et du jugement qui doit être rendu ce mercredi.
Il y a encore au Mali des magistrats courageux. On ne peut pas totalement désespérer de la justice. Je reste confiant mais sans illusion. La réalité que nous vivons aujourd'hui dans ce pays oblige à cela. Il y a une imbrication nette entre la justice et la politique, il y a une instrumentalisation de la justice, il y a une chasse aux sorcières qui est lancée contre certains citoyens engagés. Il y en a qui ont quitté le pays, d'autres sont en prison, d'autres sont poursuivis. [...] C'est sur la base de motifs fallacieux qu'il a est resté en prison pendant plus de trois mois. Il paie la facture de son engagement. Il dérange et pour cela, on a voulu le faire taire, on l'a mis au cachot. Nous espérons de la justice une décision juste : la relaxe. Qu'il soit reconnu non coupable.